mardi 30 octobre 2012

LE FOU (Arcane sans nombre)

Tarot de Jean Noblet, Le Fov, JC Flornoy restauration

D’entrée de jeu... Nous voici devant la lame du FOU...
Et oui... LE FOU se trouve au début et à la fin de la ROTA!

Le "Mat" ou Le "Fou" ou Le "Fol" est une des seules cartes sans numéro dans la plupart des variantes du Tarot dit "de Marseille" ; habituellement classé comme faisant partie de la série des atouts, il est le seul atout non numéroté (aussi appelé "l'arcane sans chiffre"), à l'exception notables des variantes dites de Rouen ou de Bruxelles où il porte le numéro XXII.

Dans le Tarot populaire, il est devenu l'"Excuse", aussi dite la "Mandoline" : dans les règles du XVIIème siècle, il remplissait le même rôle.

Certain considère le FOU pour être la première lame du Tarot en tant que « 0 », d’autres affirment qu’elle est la 22ème lame du jeu, les kabbalistes quant à eux, estiment qu’elle est la 21ème lame, parce que le "shin" est la 21ème lettre de l’alphabet hébreux...

Selon moi, LE FOU est une "Lame sans Chiffre", au même titre que la 13ème lame est la "Lame sans Nom", donc je la considère comme telle... (et par pure fantaisie je le nomme "LE FOU" quand je le place au début du Tarot et le nomme "LE MAT" quand il se retrouve à la fin).

Au début de la Rota, LE FOU m’apparaît comme un insouciant qui avance vers l’inconnu... C’est "LE FOU". (on peut considéré que l'arcane se trouve alors à la position « 0 »).

À la fin de la Rota LE FOU revient pour signifier que l’initiation l’a transformé et qu’il est désormais un individu accompli, prêt à prendre les sentiers de la liberté... Mais en cas d’échec, l’initié est « MAT », c'est-à-dire « échec et Mat »! (on peut alors considérer qu’elle se trouve ici à la position « 22 »).

Le terme « MAT » signifie "échec imparable mettant fin à la partie". En tant qu’adjectif, "mat" se dit d’un joueur qui a perdu la partie. Mat est un mot d’origine arabe qui signifie "mort".

Ces définitions sous-entendent le fait qu’il se passe quelque chose d’irréversible. Quelqu’un se retrouve en échec, ce qui laisse penser que ce dernier avait entrepris quelque chose au préalable.

Cela dit, même si je place le FOU au début ou à la fin de la Rota, je ne le considère pas pour être ni le « 0 » en tant que tel, ni le 22... Pour ma part, je ne considère pas LE FOU comme étant vraiment un arcane majeur. Pour moi LE FOU est à au début, au milieu, à la fin, partout et nulle part...

En italien, "il matto" signifie, justement : "le fou". Dans certains jeux de Tarot, cet arcane est donc nommé à juste titre LE FOU.

LE FOU EST UN BLAGUEUR!


LE FOU a donné naissance au joker de nos jeux de cartes, celui que l’on place lorsque la situation est difficile ou désespérée ou qui fait prendre au jeu une tournure inattendue et que l’on souhaite chanceuse.

LE FOU est un arcane pouvant être placé n’importe où, en première position ou entre deux autres arcanes ou en dernière position, ou encore avec les arcanes mineurs, vu qu’il est dépourvu de nombre. Puisqu’il est comme le joker des jeux de société, s’il est « neutre », il peut avoir une influence déterminante sur une partie et, imprévisiblement, faire tourner la chance!

LE FOU est libre, il va et vient au gré de ses envies et des possibilités de la vie. Il chemine avec juste le bagage qui lui est nécessaire, son âme et saura se débrouiller dans toutes les situations. C’est une personne originale qui bien sûr a des comportements inattendus, parfois surprenants ou même choquants. C’est en lui que l’on peut trouver la plus grande liberté, la plus grande évolution mais aussi le chaos et la folie.

L’animal qui le suit nous montre qu’il est important d’accepter et d’être conscient de « la bête en nous », de laisser cette part de nous cheminer à nos côtés sur la route de la conscience. Si nous ne le faisons pas, elle nous rattrapera… et nous mordra les fesses.

Quelques mots-clés : liberté, voyage, originalité, essentiel, chaos, folie, libération, clown ou bouffon, insouciance, joie de vivre, essentiel, nomade...

C’EST D’ORDRE MAT-ET-MATIQUE


L’absence de nombre dans l’arcane majeur du FOU - où existe pourtant l’espace conçu pour héberger un nombre - laisse penser que l’arcane du FOU désigne un vide au niveau intellectuel.

En effet, les nombres sont une science issue de l’activité mentale, ils sont une découverte de l’intellect. Le fait qu’il ne figure rien dans cet espace semble confirmer que le Mat ne se soucie pas des lois qui régissent le monde, ni des lois mathématiques ni des lois cosmiques...

Par ignorance, le FOU refuse de se soumettre à des lois, car il considère toutes lois comme un entendement à la soumission.

Cette absence de nombre indique également que le FOU entretient une relation particulière avec l’espace-temps. Ce dernier n’est pas, non plus, préoccupé ni par son passé ni par son avenir, il existe pleinement dans l’instant présent (les nombres symbolisant le mouvement du temps).

Diverses hypothèses peuvent être retenues concernant l’absence d’un nombre qui peut indiquer soit que cet arcane s’échappe du système dans lequel sont empêtrés les autres arcanes, soit que cet arcane est rejeté par le système, soit qu’il n’y est pas encore, soit qu’il y est extérieur.

Dans tous les cas, cet arcane est libre, contrairement aux autres arcanes qui, eux, sont reliés et dépendants les uns des autres. Sans nombre, le FOU évolue sans contrainte sociale ; le système instauré par les autres arcanes n’est pas compatible avec la personnalité du FOU. Le système ne peut ni l’étiqueter, ni la manipuler, ni la diriger, ni la corrompre, ni la retenir. Le FOU échappe à tout contrôle et emprise.


DESCRIPTION DU FOU

Le FOU ressemble à un inconscient qui traverse un peu toutes les étapes de la vie. La carte présente un homme tenant un bâton dans la main droite et un baluchon sur son épaule, il avance vers la droite d'un pas décidé, il semble parti pour explorer des pays inconnus. Il regarde vers le ciel... Il ne semble pas se soucier de savoir où il place les pieds, ni de savoir où il va...

Son bâton symbolise l'énergie qu'il puise de la terre dans une relation d'essence divine.

Le plus souvent, les vêtements du FOU sont multicolores et donnent l'impression que le personnage est un marginal, un vagabond, un original exclu de l'ordre établi, il cultive sa différence, il est hors normes et de ce fait rejeté par les autres. Les couleurs majoritaires bleu et rouge montrent cependant clairement qu'il y a beaucoup d'énergie dans le personnage et aussi une quête de spiritualité. Il est vigoureux et plein d'énergie comme le traduisent ses grandes enjambées. Ses pieds sont puissants et le mènent où il veut, le Mat est libre, il n'est contraint par personne et il se déplace avec détermination.

Malgré tout il porte un chapeau qui démontre qu’il est bel un bien « un fou ». Il s’agit bien de la coiffe des « fou du roi » et on remarque des grelots à sa ceinture, qui indique que l’on entend LE FOU venir de loin quand il s’amène...

Il possède une intelligence qui lui vient de ses capacités naturelles, il a acquis un certain niveau de connaissance grâce à son contact privilégié avec la nature. Il a appris à se fier à son instinct et se méfie des gens d’érudition.

LE FOU porte une besace au bout d'un bâton sur son épaule. On n'en connait pas le contenu. Il s’agit de tout son bagage... Cela constitue tout ce qu’il a accumulé comme connaissance et comme attache au cours de son existence. Sa spiritualité est d'ordre « naturelle ».

LE FOU est accompagné par un chien (certains diront un lynx ou un chat), cet animal qui se trouve à sa gauche mais qui marche vers la droite semble vouloir le retenir et déchire son pantalon... Il cherche à avertir son compagnon, car LE FOU se dirige droit vers un précipice. Mais aussi, LE FOU ne serait il pas blessé? Le LE FOU est exclu, il est blessé, il est différent des autres, il expose sa blessure.

C'est sous cet angle que LE FOU est l’Arcane de tous les exclus, des marginaux, des vagabonds, des incompris, des mal aimés. Il ne possède rien, seulement un baluchon avec lequel il part vers l'inconnu. Il s'oppose à toutes les richesses du monde et à ceux qui les détiennent et au pouvoir ainsi qu'à l'ordre établi. Ainsi les chemins qui mènent à la sagesse sont multiples soit par la solitude, l'isolement, la retraite, le voyage ou par la communauté avec les autres. Par cela il s'oppose à L'HERMITE qui est un peu son pendant.

HORS-JEU : LE FOU ?

Venons-en à la seule carte non numérotée, donc exclue du jeu, LE FOU. Elle représente un vagabond, tenant un bâton de la main droite, son baluchon sur l'épaule de la main gauche, poursuivi par un chien qui lui a déchiré sa chausse, et les yeux tournés vers le ciel. C'est la seule carte pour laquelle les interprétations divergent radicalement. L'interprétation la plus courante en fait un fou, un errant, une carte de vagabondage et de détresse. Mais certains occultistes y voient tout au contraire l'accès à un monde hors du monde, une renaissance, voire même le symbole de l'initié authentique, ayant accès à un monde inaccessible au commun.

L'existence même de la carte du FOU implique quelques réflexions. D'abord, l'entreprise totalitaire du monde, pour être totalement cohérente, doit réserver une place spécifique à l'exclusion.

Même si l'on élargit au maximum le champ d'application de l'inclusion ("Heureux les faibles d'esprit, car ils verront Dieu", "les derniers seront les premiers", etc., selon le Christ), on ne peut totalement éviter qu'il y ait de l'"irrécupérable" quelque part.

Même si la "brebis perdue", pour reprendre une autre parabole christique, occupe de par son exclusion même, et par le problème qu'elle pose à l'espace totalitaire de ce fait, une énorme place dans le dispositif de "sauvetage", rien ne peut empêcher qu'il y ait quand même des fuites qui "posent problème" à l'ordre idéalisé de représentation du monde.

La plupart des systèmes ont prévu une place spécifique au fou et à l'errant; place allant de la brebis perdue, exclue ou défavorisée, objet de toutes les attentions charitables et des assistances sociales, à l'hôpital psychiatrique, camp de concentration ou goulag ; mais également, dans le système astrologique aztèque, existe une place spécifique dite du "jeu", place à laquelle rien n'est décidable. L'errant ou le fou, le hors-jeu, le Mat, est l'objet d'une attention particulière dans le système totalitaire : il est soit l'objet d'une attention extravagante visant à le "réinsérer" ou l'"inclure", le faire "participer", soit purement et simplement éliminé. Le système prétend à ce qu'il ne puisse exister des individus qu'il définit comme "exclus" dans sa vision universaliste du monde.

À l'intérieur du système totalitaire, qui a vocation de résoudre toutes les contradictions, il n'y a plus d'autre; il n'y a plus que l'Amour universel, ou la Liberté, l'Égalité et la Fraternité universelles.

On estimera, selon les cas, soit que les inclus du système sont coupables de ne pas être capables de l'appliquer universellement, ce pourquoi on leur demandera toujours plus de sacrifices, soit que les exclus sont coupables de ne pas vouloir ou pouvoir s'y intégrer, ce pourquoi on les éliminera.

Dans la lutte féroce entre les formes du totalitarisme qui a caractérisé le XXème siècle, national-socialisme, communismes, et universalismes d'inspiration chrétienne, à quoi s'ajoute le totalitarisme musulman dont la résurgence violente est probablement due à sa confrontation directe avec l'expansion des autres totalitarismes, l'universalisme chrétien semble aujourd'hui triomphant, sous sa forme généralisée et prétendument "laïque" de la déclaration, évidemment universelle, des "Droits de l'Homme".

Sa victoire, accompagnée évidemment d'une diabolisation de tous les systèmes concurrents, tous qualifiés de totalitaires, ne doit pas nous faire oublier que s'il peut aujourd'hui prétendre à l'universalité, c'est probablement grâce à une meilleure gestion de l'idée totalitaire, appuyée sur une tradition millénaire sur laquelle ni le national-socialisme, ni le communisme, systèmes qui se voulaient "révolutionnaires", ne pouvaient se fonder.

Cette ambivalence de la position du système par rapport à l'exclu ou le hors-jeu explique la variabilité des interprétations de la carte du Mat.

La tradition implique que le plus démuni, le plus exclu, le plus fou puisse être l'image du Dieu.

De même, Karl Marx, grand maître de l'application de la dialectique à l'économie, a démontré en une quantité invraisemblable de volumes que la classe ouvrière allait se paupériser, qu'elle serait de plus en plus aliénée, et que donc, comme si cela allait de soi, étant totalement aliénée par un capitalisme sanguinaire, elle pourrait créer une société sans classes, le paradis communiste.

Hitler pensait, de même, que la révolution nationale et socialiste du peuple allemand, asservi et humilié par la "ploutocratie juive internationale", image particulière du Mal, lui rendrait enfin la prééminence qui lui était naturelle pour l'établissement d'un nouvel ordre mondial.

On ne peut sous-estimer, à l'intérieur de notre système de pensée, la prégnance de ces formulations délirantes qui voient dans les exclus l'avenir du monde, qui voient dans l'esclave l'élu de Dieu, ou dans les produits de la sous-culture des banlieues une révolution culturelle. Il s'agit des dernières expressions d'un délire totalitaire collectif que nous reproduisons depuis quelques millénaires.

Pour en finir avec le Jugement de Dieu, LE FOU détourne son regard du monde, il s'échappe du cycle de la transcendance. Sans foi ni loi, il est juste hors-jeu; il n'est pas libéré, il ne manifeste pas un dépassement, il ne participe plus.

LE FOU manifeste qu'il n'existe pas de discours autre que celui de la transcendance, dans tout l'espace qui s'est constitué sur ce discours. LE FOU exprime soit le silence absolu de qui ne peut plus fonctionner selon l'ordre commun des représentations, soit la dérision et le détachement qui étaient l'apanage des Fous dans la société traditionnelle, avant que l'extension du totalitarisme ne décide de les enfermer, les soigner ou les éliminer.

LE FOU est la seule carte ambigüe du Tarot, il manifeste l'existence de cette inquiétude vertigineuse du monde totalitaire face à l'existence d'un ailleurs. Cet ailleurs, cette étrangeté radicale, n'a pas de place dans l'ordre des représentations, et le système ne pouvait être complet, et donc absolument totalitaire, s'il n'inventait une place nulle, incompréhensible et folle, espace vide de sens.

L'institution de cet espace nul, est essentiel à la plénitude totalitaire universaliste; la notion du Zéro est indissociable de celle d'Infini. Les sociétés non-universalistes, ou non-civilisées, ne connaissent ni l'une ni l'autre de ces notions, ni quoi que ce soit qui puisse ressembler au FOU, ce à quoi la civilisation répondra par exemple qu'il y a des psychotiques partout, mais que ceux-ci deviennent chamanes dans les sociétés qui n'ont pas inventé la psychiatrie.

La confondante bêtise de ce propos, pris parmi une infinité de propos du même type, nous éclaire sur deux points : l'un, que la prétention universaliste s'attaque à tous les objets qu'elle peut apercevoir, même de très loin et sans les connaître, et élabore à leur propos des théories validées dans le système dans la mesure même où ces théories sont universalistes; l'autre, que l'élaboration du discours et des théories universalistes a également pour fonction de masquer en permanence leur propre fonctionnement, par l'institution d'un "c'est partout la même chose" faisant prendre pour règle générale ce qui n'est que l'expression d'une représentation particulière du monde, fort dominante il est vrai, en pleine expansion, mais, hélas pour le Paradis, pas encore unique.

LE FOU reflète le lieu du divin, ou du divinatoire : il est le lieu du monde, et le monde n'est pas son lieu.

DANS LE SENS ÉLÉMENTAIRE
Mots-Clés : Inconnu, Nouvelle Étapes, Hésitations, Errance, Indépendance, Liberté.


SENS POSITIF
Cet arcane est le symbole de la liberté et de la nouveauté. Le Mat s’avère plein d’énergie, impulsif et insouciant. Il est capable de changements et de départs soudains comme d’idées et de décisions brillantes. 

Tirage amoureux : rencontres amoureuses, indépendance affective, liberté retrouvée, voyage de noces ou en amoureux.

Tirage professionnel : nouveau projet, nouveau travail, changement soudain, réorganisation, réorientation, travail libéral.

Tirage financier : situation satisfaisante.

Tirage vitalité : manque passager d’énergie.

Message de l’arcane : Le Mat vous conseille d’agir en accord avec vos valeurs même si vous sortez des sentiers battus. Il est important de savoir garder son libre arbitre face à l’adversité. Notre liberté est notre force. Utilisons-la à bon escient.

SENS NÉGATIF
Cet arcane est aussi synonyme d’irrationalité et d’instabilité. Le Mat peut donc tout aussi bien s’avérer être dans une fuite en avant, propulsé par ses incohérences et ses excès. La liberté se mue alors en éparpillement et en insécurité. Les choses se font lentement, sont vides de sens ou même dangereuses.

Tirage amoureux : difficultés à échanger dans les couples, mensonges, relations adultères, rencontres sans lendemain, superficialité, vie affective insécurisante.

Tirage professionnel : difficultés dans le travail, perte de sens, mutation mal vécue.

Tirage financier : attention aux malversations financières.

Tirage vitalité : pensez à mieux gérer votre stress.

Message de l’arcane : Le Mat vous conseille de vous recentrer, de faire le point sur vous-même et vous objectifs. Il est bon d’éviter de s’éparpiller.

EN RÉSUMÉ : 
Cette carte est favorable pour toutes les entreprises de toutes sortes, tous les nouveaux projets. Elle annonce le changement, le départ vers l'inconnu, des déplacements, des imprévus. Elle favorise les sensations fortes. Le consultant peut avoir un coup de chance, une situation favorable mais de courte durée. Seule l'intuition peut donner la bonne voie, le bon chemin. Le consultant se démarque par son originalité, par une personnalité extravagante. Il est dynamique et plein d'énergie, il semble infatigable. Il sait faire les choix justes même douloureux. Cette carte symbolise aussi les voyages et les déplacements.

Sens positif : Cet arcane est le symbole de la liberté et de la nouveauté. Le Mat s’avère plein d’énergie, impulsif et insouciant. Il est capable de changements et de départs soudains comme d’idées et de décisions brillantes.

Sens négatif : Cet arcane est aussi synonyme d’irrationalité et d’instabilité. Le Mat peut donc tout aussi bien s’avérer être dans une fuite en avant, propulsé par ses incohérences et ses excès. La liberté se mue alors en éparpillement et en insécurité. Les choses se font lentement, sont vides de sens ou même dangereuses.

DANS L’OPTIQUE « ÉVOLUTION PERSONNELLE »


Selon les interprétations l’arcane du FOU représente un pèlerin avec un baluchon accompagné d’un chien marchant sur le chemin de la vie.

Cette carte symbolise l’indépendance, le départ, le mouvement.

L’ancienne existence est achevé et tout est à refaire, à recommencer, sinon il faut entreprendre une nouvelle existence.

Malgré l'enseignement du passé, votre expérience, les constructions que vous avez édifiées, et le risque qui consiste à poursuivre votre route sur des pensées incohérentes et des principes usés, vous devez vous préparer à concevoir votre recherche personnelle sur des bases nouvelles, neuves et évolutives.

Sur le plan spirituel, LE FOU, de par son apparence (habillement), ressemble à un artiste. Un artiste est, par définition, créatif. Il se pourrait que LE FOU soit le même personnage que LE BATELEUR. Et il marche, ce qui me fait ajouter que LE FOU est un artiste errant, qui ne se charge que du strict nécessaire, qui n’a comme seul bagage qu’une sorte de besace.

Cet individu s’inspire de la terre (canne jaune), c’est-à-dire qu’il s’adapte et agit en fonction du survenu et des phénomènes naturels. Il avance en étant léger. 

Affectivement, il reste détaché (l’animal lui grattant la fesse). Il va de l’avant, c’est-à-dire vers l’inconnu. Il a un but suprême, une intention pure (le bâton blanc sur l’épaule). 

À mon avis, cet individu incarne le courage de suivre son chemin, sa vérité, sa destinée, ainsi que le courage d’aller vers l’inconnu ; et ce, sans se laisser retenir par des aspects affectifs ou teintés de sentimentalité, et par ses besoins instinctifs comme la sexualité.

Cette image représente, pour moi, le désir ou élan de vie intelligent, sublimé.

LE FOU évolue en étant indépendant et en se tenant en marge du système social, des us et coutumes (pas de nombre sur cet arcane). Cet arcane semble symboliser la liberté d’être et de penser, ainsi que la sagesse et la folie. Sagesse et folie sont les deux faces d’une même pièce de monnaie. LE FOU peut également désigner un être préférant délibérément passer pour un fou aux yeux de la communauté, afin de ne pas s’y conformer.

Au quotidien, est traité de fou quiconque se comporte autrement que ce qui a été défini comme étant normal par la communauté.

LE FOU est comme hors jeu, il évolue à l’écart des affaires humaines et il vit dans l’instant présent. Il semble dépourvu de peur et de préjugé.

Selon moi, LE FOU représente le Soi, l’être ayant supplanté l’ego. L’être conscient est éveillé.

L’arcane LE FOU illustre la vie ; plus précisément, un élan de vie enthousiaste et sauvage en quête de sa fonction juste à exercer en ce monde multiforme et parfaitement équilibré par le mouvement incessant de ses éléments.

LE FOU est un arcane pouvant être placé n’importe où, en première position ou entre deux autres arcanes ou en dernière position, ou encore avec les arcanes mineurs, vu qu’il est dépourvu de nombre. Il est un peu comme le joker d’un jeu de société. Il est à la fois neutre et à la fois puissant.


L’arcane LE FOU symbolise la fonction de la Force dite active, générant l’évolution, dite aussi le Bien. Force qui ne serait pas sans l’autre, c’est-à-dire que la Force active n’existe et n’agit que par son opposition à l’émanation de la Force dite passive, générant la destruction, dite aussi le Mal. La fonction de la Force passive est symbolisée par l’arcane sans nom XIII.

On peut dire que LE FOU est l’arcane jour opposé à l’arcane XIII, et XIII est l’arcane nuit opposé au FOU.

Comme les arcanes la Lune pour le Soleil et, à une autre échelle, la Papesse pour le Pape et l’Impératrice pour l’Empereur, ces couples d’arcanes illustrent les deux Principes majeurs de la vie. Chaque couple forme le symbole du Yin et du Yang, du masculin et du féminin, de la vie et de la mort, du rationnel et de l’irrationnel, du conscient et de l’inconscient, du vrai et du leurre, etc. Ils sont à la fois antagonistes et à la fois indissociables. Il me semble important de retenir que ces couples d’arcanes se situent dans les deux extrémités visibles d’un même bâton invisible.

À se rappeler : le Mat EST, tout simplement et naturellement. Il est en mouvement, il avance vers l’inconnu en se contentant du minimum vital, en ne se chargeant que de l’essentiel. Il est un être libre.

DANS L’OPTIQUE THAUMATURGIQUE


LE NUMÉRO « 0 »

Le numéro Zéro, le Fou, qui, contrairement à l’idée véhiculée habituellement par l’ensemble du Tarot profane, n’est pas le Nombre 22, mais le Nombre 0.

Ce Zéro, à l’image du Fou vagabond de la lame du livre de Thot, a sa place partout en général, et nulle part en particulier ; c’est l’infini Chaos du non manifesté de l’Océan de l’énergie originelle des pensées du Divin Créateur ; le Noun de la cosmogonie de l’ancienne Égypte, dont la première lettre de ce nom le “N” était représentée par un hiéroglyphe formant un trait ondulé symbolisant la vibration originelle...

C’est sous cette lettre “N” que le livre pour sortir au jour (habituellement connu sous le nom de livre des morts de l’ancienne Égypte), désigne les épreuves de l’âme-de-vie sous le nom d’Osiris N., cette lettre qui si proche de l’Aleph hébraïque, lettre qui sera attribuée au Bateleur le Un, qui n’est pas le créateur mais le principe de création.

Dans l’Ennéade Héliopolitaine le Zéro est Toum ou Atoum. Le Zéro est donc le médiateur plastique protéiforme duquel tout ce qui sera créé tirera son énergie, comme il est indiqué lors du premier chapitre des Tables de la Loi au premier Jour de la Création.

C’est la fin qui précède tout début, car ce qui sera fut, et c’est aussi ce qui terminera la fin d’un cycle qui va de l’Alpha à l’Oméga. Le Zéro est l’infini par excellence, celui qui contient Tout en principes indifférenciés et en simultané dans un Éternel Moment Présent.

Le Zéro c’est l’inconscient de l’incréé, car comme nous avons eu mainte fois l’occasion de le voir, tout ce qui existe a une conscience d’être, au moins celle des limites de sa propre existence et de la conservation de celle-ci, qui la fera interagir avec son environnement qui se différencie d’elle-même.

Cet inconscient sera, dans chaque création, inversement proportionnel au niveau de conscience, ce que nous indique le parcours du Zodiaque sacré du chapitre V. Comme la Raison absolue, ne peut pas être autre chose que la Vérité Absolue, cette Raison absolue n’est donc que l’attribut du Divin Créateur : le Tout ; par voie de conséquence tout ce qui se différencie de Lui, étant par nature perfectible et donc imparfait, sera obligatoirement doté d’une partie plus ou moins grande d’inconscient.
Ceci permet de comprendre que le Zéro est partout sans être spécifiquement limité. Le numéro Zéro est l’infini duquel provient la naissance d’une manifestation ; comme il sera l’infini qui servira de réceptacle à la fin de cette manifestation ; parcours balisé par l’Alpha et l’Oméga, de A à Z, (l’Azoth des alchimistes), le début sans début pour une fin sans fin.

Le Zéro est ce concept d’indétermination ou d’incertitude si cher à Heinsenberg dans le milieu quantique, et qui fera que la raison (certitude) aura toujours la nécessité d’être confrontée à la foi (incertitude) pour que s’active la perfectibilité qui élargit le champ de conscience par l’analogie de ses contraires.

Dans Dogme et rituel de haute magie, Eliphas Levi, parlant de cette lame du livre de Thot, écrivait : "Résumons maintenant toute la science par des principes. L’analogie est le dernier mot de la science et le premier mot de la foi.

L’harmonie est dans l’équilibre, et l’équilibre subsiste par l’analogie des contraires. L’unité absolue, c’est la raison suprême et dernière des choses. Or cette raison ne peut être ni une personne ni trois personnes : c’est une raison, et c’est la raison par excellence.

Pour créer l’équilibre il faut séparer et unir : séparer par les pôles, unir par le centre. Raisonner sur la foi, c’est détruire la foi ; faire du mysticisme en philosophie, c’est attenter à la raison.

La raison et la foi s’excluent mutuellement par leur nature et s’unissent par l’analogie. L’analogie est le seul médiateur possible entre le visible et l’invisible, entre le fini et l’infini. Le dogme est l’hypothèse toujours ascendante d’une équation présumable.

Pour l’ignorant c’est l’hypothèse qui est affirmation absolue, et l’affirmation absolue qui est l’hypothèse.

Il y a dans la science des hypothèses nécessaires, et celui qui cherche à les réaliser agrandit la science sans restreindre la foi : car de l’autre côté de la foi il y a l’infini.

On croit ce qu’on ignore, mais ce que la raison veut qu’on admette. Définir l’objet de la foi et le circonscrire, c’est donc formuler l’inconnu. Les professions de foi sont les formules de l’ignorance et des aspirations de l’homme. Les théorèmes de la science sont les monuments de ses conquêtes.

L’homme qui nie Dieu est aussi fanatique que celui qui le définit avec une prétendue infaillibilité. On définit ordinairement Dieu en disant tout ce qu’il n’est pas.

Nous retrouvons en synthèse poétique, la définition du Nombre Zéro dans le Tao-Tô-King, cette autre Thebah acclimatée à une autre tradition, mais qui se nourrit à la même source : la Sapience Hermétique universelle :

« Le Tao est le vide, mais le vide est inépuisable. C’est un abîme vertigineux. Insondable. De lui sont sortis tous ceux qui vivent. Éternellement, il émousse ce qui est aigu, dénoue le fil des existences, fait jaillir la lumière. Du rien, crée toute chose. Sa pureté est indicible. Il n’a pas de commencement. Il est. Nul ne l’a engendré. Il était déjà là quand naquit le maître du ciel. »

MAIS QUOI ENCORE...

Chaque Nombre est une abstraction spirituelle qui se manifeste sous la forme d’une vibration qui sera son verbe. Ce verbe spécifique est la Lettre qui en symbolise le son (la nature vibratoire spécifique) et dans laquelle nous retrouvons toutes les subtilités qui caractérisent ce Nombre Puissance.

Cette Lettre sera celle, - avec les vingt et une autres, qui constitue la structure symbolique des Tables de la Loi, je veux parler de l’alphabet hébraïque, dont nous avons vu qu’il s’agit des Medou-Neter ou l’écriture hiéroglyphique de l’ancienne Égypte représentés, dans l’alphabet hébraïque, sous une forme cursive mais qui n’en reste pas moins l’expression des Puissances (Nombres) -, qui signent chaque manifestation d’un Nom de pouvoir.

La signification hiéroglyphique de chacune des Lettres de l’alphabet hébraïque fait l’objet d’interprétations multiples plus ou moins heureuses ; pour ce qui est de la Thébah du livre de Thot, le Tarot du Sépher de Moïse, je m’en tiendrai au remarquable travail de reconstitution du sens originel qu’a effectué notre génial Fabre d’Olivet, dans son ouvrage La langue hébraïque restituée, et son chapitre sur le vocabulaire radical ou série des racines hébraïques.

Nous avons vu que grâce à cette reconstitution si judicieuse et si éclairée, nous avons pu dégager de sa gangue d’ignorance l’extraordinaire.

Enseignement des Tables de la Loi du Sépher de Moïse qui n’est en rien comparable à la Genèse Biblique ; il convient donc de conserver la signification de chaque Lettre attribuée à un Nombre, suivant ce sens originel, ce qui permettra d’éclairer l’un par l’autre.

Ainsi, une série de Nombres pourra être traduite en lettre, ce qui nous révélera les Noms de pouvoir qu’elle contient, son Verbe Vivant si utile dans les invocations ; et un mot, un Nom pourront inversement se résumer en une suite de Nombres qui révéleront les puissances tutélaires dont ils sont le verbe (vibration) manifesté.

Bien qu’il serait trop long de développer les multiples applications de ce qui précède, je signale à toute fin utile, que la meilleure utilisation des lames du livre de Thot, ne se fait pas, comme le font les tireurs de cartes, ou les diseuses de bonne aventure, en étalant celles-ci sur une table, mais dans la translation du verbe en Nombres et du rapport de ces Nombres entre eux et par paire (analogie des contraires).

Pour en comprendre les interactions il suffit de savoir que le verbe qui se manifeste dans le monde successif, a sa correspondance en Nombres dans le monde du simultané de Éternel Moment Présent. L’interprétation des correspondances (similitudes) qu’il y a entre ce verbe et ces Nombres puissance, se fait par analogie des contraires dans le microcosme des manifestations hétérogènes afin de remonter à la source du Macrocosme de Éternel Moment Présent homogène.

Chaque Nombre devant être relié à sa ou ses lames correspondantes ; lame qui réunit symboliquement les déclinaisons d’un Nombre puissance sur les plans Mental, Zodiacale, Planétaire. En partant d’un verbe, d’un nom, d’un mot, cela permet de pouvoir utiliser plusieurs fois une même lame dans un Nom, un mot une phrase afin d’obtenir un oracle d’une plus grande précision que celui que l’on obtient par le simple étalage des lames lors d’un tirage, avec la limite de ne pouvoir utiliser chaque lame qu’une seule fois dans ce tirage.

Le Nombre Zéro a pour lettre hébraïque le Thau, nom divin Thechinah (gratiosus ).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :

Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche chuintante. Les anciens Égyptiens, en le consacrant à Thot dont ils lui donnaient le nom, le regardaient comme le symbole de l’âme universelle. Employé comme signe grammatical dans la langue hébraïque, il est celui de la sympathie et de la réciprocité. Quoiqu’il ne tienne point un rang particulier parmi les articles, il paraît néanmoins trop souvent à la tête des mots, pour qu’on ne doive pas soupçonner qu’il était employé en cette qualité dans l’un des dialectes égyptiens, où sans doute il représentait la relation Aleph-Thau. Son nombre arithmétique est 400.

DANS L’OPTIQUE « INITIATIQUE »



LA SAGESSE DU TAROT

Cet Arcane, selon les spécialistes du Livre de Thot, se place soit au début de la série avec le numéro zéro soit en fin d'ouvrage. Pour ma part il ne peut, eu égard à la synthèse parfaite qu'il porte s'agissant du parcours accompli grâce aux précédentes lames, que figurer à part, et en retrait des vingt-et-un véritables Arcanes Majeurs.

LE FOU... Voilà celui que l'on rencontre dans les situations où les cœurs sont endurcis. Il marche, donc il est en mouvement, il agit ; comme tous les Arcanes Majeurs, c'est un archétype actif initiateur, une Idée Force Universelle se suffisant à elle-même pour signifier son message à celui qui veut et sait l'écouter.

Cette lame est particulière car elle véhicule l'esprit de la mystique révolutionnaire, de la rébellion contre tous les pouvoirs au nom de la liberté de l'individu ; complètement désenchanté par les sociétés humaines, il n'a peur de rien, il n'attend aucune récompense, ne craint aucun châtiment ici où ailleurs et il accomplit son œuvre qui est de renverser les temples et les autels de l'illusion humaine : les biens inutiles et les idées de circonstance au moyen de son arme absolue : le ridicule.

Il manifeste la personnalité réellement libre qui a réussi à échapper au doute existentiel qui, selon la psychologie moderne, porte sur la personnalité entière, alors que les hermétistes enseignent depuis toujours que le désespoir n'est du qu'au phénomène du « penser seul », de la pensée séparée de sa source, de ses origines transcendantales; il est libre parce qu'il est en route sur Le Chemin, action qui lui vaut d'échapper à l'état psychologique d'indécision qui n'est qu'errance de l'âme dans le monde intermédiaire situé entre la matière et le céleste.

Son outil est la Foi, tant raillée dans ce monde temporel, et sans laquelle le désespoir de la personnalité toute entière mène l'homme à la vraie folie, à l'authentique déséquilibre qui est de nier le but ultime de l'Erre incarné. En étant dépouillé des allégeances matérielles, morales, politiques, religieuses, il jouit de la vie authentiquement libre qui ne sera plus interrompue lors de la mort physique.

Il est là pour montrer à l'initié que si sa puissance et la jouissance du monde d'ici bas, le relatif et l'éphémère, peuvent faire oublier provisoirement à l'homme la réalité de l'Eternel, elles ne pourront jamais le satisfaire au fond de lui et le laisseront, au point final, dans la véritable folie : celle de la rupture avec l'Essentiel.

C'est en cela que les opérations de magie cérémonielle de certains systèmes qui se disent faussement ésotériques ou occultistes ne concourent qu'à la satisfaction provisoire du désir immédiat de « résultat », alors que le pur acte de Foi, en établissant la relation directe avec la Pensée Universelle, sans satisfaire aucun besoin particulier les satisfait tous et, en comprenant tous les désirs, n'en reconnaît aucun individuellement.

Mais les véritables occultistes doivent passer, comme notre FOU, de la magie factuelle et matérielle et des recherches analytiques, fussent-elles sacrées, à la Magie Divine de la Gnose et aux Sciences hermétiques de l’Alchimie Mystique... de la Mystique de l'Hermétisme...


Notre FOU, en raison de son rattachement direct à la science divine et à la magie de l'Amour Divin, est attaqué dans le dos par l'animal des gens qui se prétendent instruits et de « de bon sens » car il a tourné le dos aux principes factices qui fondent la plupart des sociétés, à savoir ceux de la morale codifiée, de la culture normalisée, de la civilisation des biens et de l'intellectualité bien pensante.

Voilà, Le « 0 » s’amène vers le temple des Connaissances (symboliser par le Tarot lui-même) afin d’être initier et transformer, afin de parvenir à la 22ème étape, alors qu’on pourra enfin le considéré comme étant le 22ème arcane de la Rota.

La roue tourne... à tous les 7 ans tout individu est effectivement appelé à faire face à des changements, et c’est alors le moment pour lui de faire des choix qui déterminerons sa destinée...

Ne savez-vous pas que les existences de tout individus se déroulent en phases de durée de 7 ans, et c’est pourquoi, l’on subit d’autres changements important à 14 ans, à 21 ans, à 28, à 35 etc... Des changements si important qu’à ces moment de notre vie, l’on peut changer au point de ne plus reconnaitre celui que l’on était par le passer. Ce sont des moments où il est possible d’opérer de grands changements, sinon ils se font d’eux-mêmes. Mais surtout, ce sont des moments où se décideront beaucoup d’éléments qui feront notre destinée, du moins, pour les 7 prochaines années...

ERRANCE OU CHEMINEMENT? 
LE FOU VA... MAIS, OÙ VA-T-IL?


Le cheminement initiatique comme philosophie de l'éveil : Le pélerinage, la pérégrination, le voyage, l'errance....

L'homme naturel est essentiellement nomade. Les nécessités de la vie lui font suivre les chemins de la Vouivre, c'est-à-dire les lignes de force des énergies telluriques qui sillonnent la terre, et l'Énergie en lui, sans cesse renouvelée, peut lui permettre de déployer sa vie dans une plus grande harmonie avec les êtres et les choses dont il est partie intégrante.

La cristallisation du nomadisme en vie sédentaire a amené toutes les religions à recommander fortement le pèlerinage vers les hauts lieux comme substitut à l'ancienne errance afin que l'être puisse quitter ses routines, son conditionnement, ses idées arrêtées, ses préjugés et s'ouvrir à d'autres horizons.

Actuellement, là où le pèlerinage tombe en désuétude, le voyage, souvent touristique, prend le relais. Celui qui laisse, même pour un temps, famille, travail et possessions matérielles satisfait une curiosité inscrite essentiellement dans tout son être. Elle le pousse vers les lieux terrestres les plus chargés : menhirs, églises, cathédrales, sommets de montagne, lieux désertiques, forêts, grottes...

Ces hauts lieux extérieurs vont l'élever vers le meilleur de lui-même. Dans ce cheminement, il reçoit avec une plus grande réceptivité les énergies d'en haut qui viennent féconder la terre.

C'est la mise en pratique concrète, consciente ou inconsciente, de ce que proposent tous les Maîtres des diverses traditions.

Dans ce jeu de la vie ouvert sur l'imprévu, se font les rencontres qui modifient profondément l'être humain. Rencontres avec les paysages qui dilatent le cœur, avec le monde minéral (les pierres du chemin), avec le monde végétal (l'arbre porte à regarder vers le ciel), avec les animaux, le plus souvent domestiques mais aussi sauvages, principalement les oiseaux. Rencontres avec les éléments, la pluie, le vent, la tempête, le feu ... Rencontres avec d'autres hommes différents dans leur manière d'être. Pensez à Pierre Loti à qui ses multiples voyages permirent de meubler de façon si extraordinaire sa maison natale que l'on visite encore à Rochefort, pensez à Ségalen découvrant la Chine, pensez à Rimbaud découvrant l'Éthiopie, et à tant d'autres...

Le voyage induit la fatigue, l'épreuve, par ses aléas, ses imprévus. De ce fait, il dévoile le caractère des hommes qui ainsi peuvent se connaître mieux en pénétrant dans la connaissance du monde. Se déprendre de soi-même est le premier pas pour s'ouvrir à la vie.

Chaque lieu sur terre est une émanation de la Vouivre qui induit non seulement les paysages, mais les types d'hommes et les produits que l'on dit du terroir. Cette Vouivre nourrit le voyageur, nourrit le Chevalier errant comme le dit le Bréviaire du Chevalier, nourrit le pérégrinant de toutes les façons et de toute façon.

Dans le Tarot, la Vouivre est symbolisé par LA PAPESSE... Elle est cette énergie qui parcoure la création... cette énergie qui parcoure la planète Terre... Une énergie qui lui assure une place dans le cosmos, mais aussi qui lui assure une âme...

Pourquoi cette mode des randonnées dans les déserts, cette mode du trekking au Népal, au Tibet, en Inde, pourquoi le voyage à Katmandou... ?


Pourquoi ce désir profond des montagnards de s'élever vers des sommets quasi inaccessibles comme Julius Evola aimait à le faire, lui qui sut s'élever vers les sommets de la pensée ?

Pourquoi ce goût de la navigation solitaire pour faire le tour du monde? Qui ne connaît l'exemple de Bernard Moitessier parti dans la course en solitaire pour le tour du monde et qui, abandonnant celle-ci, continua la navigation pour la seule recherche de lui-même ?

Tous ceux qui furent les pionniers de ces expériences rendent compte des changements qui se sont opérés en eux au cours de ces aventures. Il y a là une quête qui porte l'être au dépassement de ses limitations habituelles. Cela est une condition essentielle, le premier pas sur le chemin. L'être déjà se réveille de sa torpeur, il n'est plus un homme de seconde main mais prend sa vie en main, au risque de se perdre pour un temps dans la multiplicité des choses.

Est-ce une voie qui peut mener à l'éveil ? C'est pour beaucoup une philosophie, une manifestation de la recherche d'un équilibre, d'un mieux-être sur tous les plans, un réveil en eux du pulsif de la vie. Combien, à travers le voyage, l'errance, auront fait la rencontre d'un maître sinon du Maître? Car au gré des rencontres peut se faire La rencontre...

Un exemple de cheminement initiatique est celui de saint Roch, guérisseur de la peste et des maladies de peau, né à Montpellier vers 1350.

La légende rapporte qu'il partit en pèlerinage pour Rome; il fut, chemin faisant, confronté aux épidémies de peste. Guérissant les malades par le signe de la croix, il allait de ville en ville jusqu'au moment où, à son tour, il fut atteint par la maladie et chassé par ceux-là même qu'il avait guéris. Il dut faire grande réflexion sur ce qu'est la guérison véritable, non point celle du corps, mais celle de l'âme.

Guéri de la maladie, guéri du désir de guérir les autres, il repartit pour Montpellier et, sur le chemin, fut stupidement arrêté comme espion. Il mourut après cinq années passées en prison. La légende raconte qu’à sa mort, sa cellule fut alors inondée de lumière et un ange le désigna comme « saint » guérisseur de la peste.

Des lieux de saint Roch, chapelles, églises, statues, fontaines guérisseuses, existent depuis dans toute l'Europe, principalement dans les régions qui furent touchées par les épidémies. L'on peut retrouver et suivre les chemins de saint Roch où il parle encore au cœur du cheminant... L'énergie de saint Roch est l'une des colorations de l'Énergie de la Vouivre.

Cette légende pose la question cruciale : « Quel est le but ultime de toute pérégrination? » S'agit-il en effet de faire retour au lieu de son départ, ou s'agit-il essentiellement de faire un retour sur soi-même pour le retour à la Source qui nous manifeste ?

La condition humaine est celle du voyageur :

« Tu es à jamais voyageur, de même que tu ne peux t'établir nulle part ».

La Tradition ne dit-elle pas qu'il y a trois voyages, « le voyage venant de Lui, le voyage vers Lui et le voyage en Lui. Ce dernier est le voyage de l'errance et de la perplexité. Celui qui voyage venant de Lui, son gain est ce qui s'est trouvé être; tel est son gain, alors que celui qui voyage vers Lui ne gagne que lui-même. Ces deux premiers voyages ont une fin à laquelle on parvient et on s'arrête, tandis que le troisième, celui de l'errance, est sans fin...

En apendice de à cet article nous vous proposons de faire suivre votre lecture ici :
"LA LIGNE DE FORCE" (publier dès le 1er novembre)

mardi 16 octobre 2012

LE BATELEUR (Arcane 1)


Le terme "BATELEUR désigne un comédien, un illusionniste ou, en péjoratif, un charlatan. L'arcane majeur le Bateleur, du Tarot, fait partie de la famille des personnalités. Le Bateleur en est une figure plutôt introvertie et sensible. Il est l'artiste de la famille. Un artiste se plait à séduire un public en exhibant son talent. Il suscite, de la sorte, des émotions et des rêves.


Le chiffre "1" est principe de toute chose, non manifesté encore. "1" indique la présence du nécessaire, d’un potentiel, pour s'émanciper. Mais le "1" a besoin de se confronter au monde extérieur, à ses diverses et multiples stimulations générant autant le désir que le doute et l'angoisse.

Le chiffre "1" est encore neutre sur le plan vibratoire. Il représente ainsi l’innocence, la jeunesse (physique ou d'esprit ; cet arcane peut représenter les enfants), la naïveté et l'égocentrisme... 

Le personnage porte un chapeau en forme de lemniscate. Les bords du chapeau sont repliés vers le haut, ce qui forme une sorte de cuvette, de récipient. Mon interprétation sur ces aspects : le personnage est actif sur le plan matériel, il essaye probablement de gagner de l’argent ; il se rend réceptif au hasard, à la Providence, il sait s’adapter aux événements et il est capable de réfléchir. Ce chapeau en forme de lemniscate a attiré l’attention des occultistes, et très vite on le considéra comme une figuration du symbole de l’infini. (nous y reviendrons en détail un plus loin). 

De la main gauche (sensible et intuitive), il tient un bâton... Est-ce une baguette magique ? 

Autres arcanes où apparaît un bâton : l’IMPÉRATRICE et l’EMPEREUR tiennent un sceptre. Le PAPE tient une hampe, un sceptre à 3 branches. L’ange de l’arcane l’AMOUREUX s’apprête à tirer une flèche (qui est un bout de bâton avec une pointe). Le personnage sur LE CHARIOT tient un sceptre de la main droite. Le bâton peut se retrouver dans la balance (axe vertical) apparaissant sur l’arcane la Justice. LE DIABLE... 

Le MAT et L’HERMITE tiennent un bâton comme une canne. La ROUE-DE-FORTUNE est faite avec six bâtons placés comme les rayons d’une roue. Le PENDU se tient entre deux arbres ou troncs. Le personnage de l’arcane XIII tient une faux dont le manche est un bâton...

Les « Bâtons » sont nés de la Terre, mais représentent l’élément Feu, comme c’est le cas pour la suite des arcanes mineurs des « Bâtons ». 

Sur la table du Bateleur reposent : 

- une sorte de sac ou de panier
- ce qui paraît être une corde, ou un serpent, sort du panier
- un couteau qui a un manche et une sorte de lame incurvée (sans doute il faut considérer ces éléments comme étant un rappel de la suite des arcanes mineurs des « Épées » qui représentent l’élément « air »)
- deux boules, qui ressemblent à deux coquilles de noix
- deux (ou trois) dés à jouer, (le plus souvent les chiffres s’additionnent pour donner la somme de « 7 ». Par exemple; l’un affiche 1 point et l’autre 6). (Voir un peu plus loin l’exposé sur le « Mystère des Dés » du Bateleur).
- un gobelet (sans doute pour brasser les dés)
- trois pièces (ou deniers)
- un bocal, ou un autre gobelet, un récipient, (parfois une coupe...) 


Donc, parmi les objets qui sont sur la table du BATELEUR ont retrouve certainement un rappel des 4 éléments représentés par les suites des arcanes mineurs... Mais ici, il faut sans doute prendre en considération que le BATELEUR ne possède pas des instruments nobles... Il s’agit d’objet qui ont les même fonctions que celles des arcanes mineurs : Bâtons, Coupes, Deniers, Épées ; mais ici il ne s’agit de pièce d’or mais de jetons, pas d’épées mais de coutelas et de lames, pas de coupes mais plutôt des gobelets, et pour le bâton, on remarque que LE BATELEUR le brandit de manière à se rendre impressionnable... et ça marche !!! Pour preuve, beaucoup de gens le prennent pour un magicien!!!


LE BATELEUR est d’avantage un petit futé qu’un magicien! L’erreur s’est glissée dès les premiers jeux de Tarot anglais... Il faut admettre qu’il n’y a pas vraiment de terme équivalent au « BATELEUR » en anglais... (pas même en français!!!) Mais il aurait été plus juste de dire « the Player » ou « the Gamer »... 


LE BATELEUR n’est pas un Magicien... Il ne détient encore aucun réel pouvoir... Et pour les dons qu’il a... Il lui reste à trouver un moyen pour qu’ils s’épanouissent enfin! LE BATELEUR n’est ni un noble, ni un sage ni un magicien... Il aspire à devenir un "initié" mais il n’est encore qu’un habile prestidigitateur, un illusionniste... 

À partir de cette traduction erronée en "The Magician", cela contribua à faire rapidement de notre BATELEUR un magicien! Et les cercles ésotériques, les kabbalistes du dimanche, et présumés maîtres occultistes s’en sont donné à cœur joie! Depuis, LE BATELEUR à pris des airs de Mage accomplis! 


Si on revient aux images d’origines du Tarot, on doit admettre que l’on s’est beaucoup éloigné du sens premier, et la personnalité du pauvre BATELEUR est méconnaissable... 

Le Tarot de Paris, représente LE BATELEUR dans sa plus grande authenticité. Devant une table ou sont installé des joueurs, ses complices, un chien et un singe qui sont cachés sous la table...


Tarot Anonyme de Paris

Le Visconti montre un BATELEUR qui est plus sobre, mais ce BATELEUR a sur sa table des objets plus nobles, Épée, une Coupe, un Denier, et un Bâton... 

Les Tarots de Viéville, Noblet ou Dodal réitèrent cette même image du BATELEUR de manière simplifiée... Le Tarot de Jean Noblet est particulièrement « caricatural » et les items sont affichés de manière plus « symbolique », par la suite Dodal et Conver feront de même... 

À partir des Tarots plus « idéographiques », comme celui de Noblet, l’image du BATELEUR contient de nombreux objets matériels, notamment la table. Mais le personnage, à partir de ses chevilles, repose sur le fond céleste. Ces aspects peuvent indiquer une quête spirituelle, tout en signalant que l’individu reste dépendant et soumis au monde matériel et aux apparences. L’individu détient une sorte de connaissance innée. Il sait tirer parti avantageusement de ses talents et du monde matériel, notamment en manipulant avec adresse et aisance les objets pour faire impression. Que va faire le Bateleur avec sa baguette et la pièce ? 

Cet arcane exprime une façon de fonctionner dans le monde social. Le Bateleur privilégie le mode émotionnel. Il a l’esprit joueur. Il est motivé par le plaisir. Il a besoin de plaire et de se sentir aimé. Le Bateleur est un sensitif. L’expression de soi est spontanée, authentique. Il aimerait aussi avoir un statut, ou du moins la réputation d’être un « magicien »! 

Sur le plan intellectuel de son fonctionnement, LE BATELEUR est intelligent (intelligence pratique d’adaptation), rêveur, inventif et simple. Sur le plan moteur-instinctif, il est habile, doué et hédoniste. Il sait satisfaire ses besoins de base, il ne manque de rien à voir sa présentation. 

Cet individu se confronte à tous les possibles, ce qui le rend momentanément opportuniste. 

DANS LE SENS ÉLÉMENTAIRE 


Quand Le Bateleur est tiré dans le jeu, il annonce une action nouvelle, un commencement de quelque chose ou bien alors une nouveauté qu'il ne faut pas laisser passer, une nouvelle direction, des prises d'initiatives. Ses qualités sont la présence d'esprit, la diplomatie, l'intelligence, l'habileté, le coup de génie, la débrouillardise.

Cette carte symbolise le triomphe, toutes les qualités de la jeunesse, quelques soient les actions ou les jugements, ils se révèlent toujours positifs et victorieux

Résumé: habileté, enthousiasme, audace récompensée, énergie créatrice, début de toute chose, initiative, finesse diplomatique.

De manière générale, Le Bateleur représente le commencement, l’initiative, le départ de quelque chose de neuf. Il possède tous les éléments pour entreprendre une action efficace, et la mener à terme.

La Bateleur représente un homme plutôt jeune, en pleine possession de ses capacités. Il est prêt à agir, de façon innocente et pure. Il a tous les éléments en main devant lui : bâton (le feu, les actes), coupe (l’eau, le psychisme), denier (la terre, la matière), couteau (l’air, l’intellect). Grâce à ses outils il va façonner son devenir, pour inscrire son projet dans la dimension matérielle. Le point de départ, le commencement, est renforcé ici par un certain nombre de signes : la fleur en bouton au milieu de ses jambes renvoie au symbole d’une jeune pousse à la conquête de la vie !

Son chapeau en forme d’infini indique que le Bateleur est quelqu’un de motivé qui ira jusqu’au bout de son idée, de son acte, et ceci ira très loin.

Le 1 est un point de départ.

C’est le principe de la jeunesse ambivalente entre manque de maturité et inexpérience. L’ouverture est maximale : Tout est à faire. Il illustre l’enfant : fragilité et force. Sa vie est devant lui.

Le Bateleur est une lame active (action demandée, il FAUT AGIR !) Le Bateleur est un sujet responsable est non passif mais soumis à l’indécision. Carte du présent, c’est ici et maintenant, il peut tout faire tout savoir et tout expérimenter. Le vert du chapeau le met en accord avec la nature. La clef est dans l’intériorité. 

Le mot Bateleur signifie jeu. Donc la vie est un jeu. Il ne faut pas dramatiser ! 
Principe essentiel du commencement et du travail. 
Le travail est élévation s’il est un plaisir 
Le travail est appauvrissement s’il est fardeau. 

Synthèse : Le Bateleur symbolise un nouveau projet ou une nouvelle relation. Il est toujours associé à un travail, à des études ou une pratique. C’est le symbole de l'initiative, de l'habileté, du courage, de la jeunesse impétueuse et décidée. 

Mots-Clés : initiative, potentiel créatif, dynamisme, autonomie 

SENS POSITIF 

Cet arcane symbolise la fougue de la jeunesse, l’élan, l’initiative et l’audace. Il évoque les choses nouvelles, les impulsions vers le futur et la bonne fortune. Cette carte symbolise la créativité et l’enthousiasme. Cet arcane annonce aussi le début de choses significatives pour le consultant. 

Tirage amoureux : démarrage d’une relation, période de séduction et de sorties, rencontres, coup de foudre possible. 

Tirage professionnel : démarrage d’un projet personnel, travail autonome et dynamisant, nouvelles idées, créativité payante. 

Tirage financier : possibilité d’initiatives bienheureuses. 

Tirage vitalité : grande vitalité, capacités de résistance importantes, possibilités accrues pour concevoir, activité physique. 

Message de l’arcane : le Bateleur vous encourage à vous lancer, à agir concrètement sans hésitations. Il est nécessaire que vous écoutiez vos désirs et que vous vous fassiez confiance. Foncez ! C’est le moment propice ! 

SENS NÉGATIF 

Cet arcane peut aussi se révéler synonyme de malchance et de désillusions. L’arcane est alors annonciateur d’obstacles à la réalisation de soi et à la réussite de projets personnels et professionnels. 

Tirage amoureux : relation amoureuse superficielle, rigidité dans les échanges et les interactions, difficulté dans les rencontres. 

Tirage professionnel : difficultés avec l’environnement de travail, enjeux personnels prenant le pas sur la bonne marche de l’entreprise, obstacle sà la progression professionnelle, résistance au changement. 

Tirage financier : important de revoir les dépenses. 

Tirage vitalité : baisse de vitalité, besoin de se ressourcer, de se recharger énergétiquement. 

Message de l’arcane : L’Étoile vous conseille de reporter les projets qui vous tiennent à cœur. Les circonstances ne jouent pas en votre faveur actuellement et vous risquez d’aller vers l’échec et les déceptions. Prenez votre mal en patience, le vent va bien tourner un jour !

OPTIQUE « ÉVOLUTION PERSONNELLE »


Le bateleur est "l’Alpha" du Tarot. Cela signifie que le consultant est sur le point de débuter quelque chose... C’est un nouveau départ... LE BATELEUR indique que la personne est sur le point de s’éveiller à de nouvelles dimensions de la réalité, l’individu s’éveille, prend conscience que l’Univers lui donne accès à tous les outils pour parvenir à son plein accomplissement.

Le BATELEUR indique qu’il y a encore des incertitudes face à l’avenir mais aussi le début de nouveaux projets auxquels il faut croire pour avancer...

Le Bateleur conseille de continuer d’avancer mais dans le sens d’un cheminement qui aidera à notre épanouissement...

Ayez confiance, dit LE BATELEUR, car de beaux projets s’offriront à vous, si vous mettez tout en œuvre pour réussir... Aussi, il indique que cela vous donnera l’occasion d’évoluer sur le plan personnel.

LE BATELEUR vous dit : « Prenez la mesure de votre potentiel ».

Il est l’individu actif, le principe mâle associé à l’œuvre de la création, il est l’"Initiative".

LA QUESTION DU LIBRE ARBITRE

Une des questions philosophiques majeures concerne le statut du libre-arbitre. Est ce qu’on a le choix de nos actes? Je voudrais apporter ici quelques éléments qui montrent à la fois l'importance et la limite du libre-arbitre.

En général, quand on discute avec un ami, quand tout va bien, on voudrait croire que l’on a bien cette capacité à pouvoir décider de chacun de nos actes, que tout ce que nous faisons nous le voulons. Puis, si l’on est addict à un produit ou à une activité, on se rend compte rapidement que l’on est dépendant de ce produit ou de cette activité, sauf ceux qui veulent se leurrer sur eux-mêmes. Par exemple, les fumeurs qui vont chercher du tabac en pleine nuit à plus de 20km de leur domicile en disant que c’est pour le plaisir.. Il en est de même du désir sexuel qui nous pousse vers l’autre avec une force incroyable et à laquelle il est bien difficile de résister.

De ce fait, la psychanalyse avec l’inconscient d’une part, et les neurosciences d’autre part, montrent qu’en fait notre libre-arbitre est limité. On peut dire qu’on vit dans un espace de « tendances » de forces intérieures qui nous poussent dans un sens ou dans un autre. Lorsque ces forces ne posent pas de problèmes, c’est à dire qu’elles ne viennent pas en contradiction avec d’autres forces, elles nous mènent à une certaines satisfaction (par exemple manger un bon plat quand on a faim ou faire l’amour avec sa compagne/compagnon).

Au contraire lorsque plusieurs de ces forces sont en contradiction, on se sent écartelé entre plusieurs voix intérieures, dont certaines apparaissent comme angéliques et d’autres comme démoniaques, un peu comme ce qui est figuré sur l’arcane de L’AMOUREUX).

Nous somme ainsi le théâtre d’affrontements terribles, où différentes forces, incarnées par des “personnages”, chacun ayant sa voix intérieure, s’affrontent. C’est le démon qui affronte le devoir, l’enfant qui s’oppose au père, le licencieux qui tente de prendre le pas sur le sage.. Toutes ces voix sont alors les manifestations intérieures de toutes ces tendances psychiques, de toutes ces forces. Il est clair qu’il sera possible un jour d’expliquer tout cela sur le plan neuronal.

Pour ma part je fais appel à certaines idées de M. Minsky et de D. Dennett: le cerveau est un ordinateur parallèle sur lequel un certain nombre de processus s’exécutent (en parallèle ou en séquentiel comme le mental), et ces processus (point de vue Extérieur dans AQAL de Wilber), nous apparaissent comme des personnages ou des forces qui s’affrontent ou s’allient (point de vue Intérieur dans AQAL). 

Dans ce cas, où est le libre-arbitre? Et bien bizarrement, au milieu de tous ces affrontements, de toutes ces forces qui nous cherchent à nous pousser dans un sens ou dans un autre, il y a tout de même un “je” qui choisit.

Parfois ce “je” laisse aller la pulsion, parfois il suit le devoir, parfois il suit le chemin du sage, etc.. mais dans tous les cas et dans toutes les situations, si l’on veut bien faire un réel travail de conscience, on se rend compte alors qu’il existe un tout petit endroit où “je” décide, où je laisse aller dans un sens ou l’autre les tendances.

Dans ce théâtre homérique qu’est notre psychisme, dans cette mer tumultueuse de notre intériorité, il existe toujours (sauf si l’on est sous neuroleptiques) un endroit où nous décidons d’aller à droite ou à gauche, où nous écoutons certaines voix plutôt que d’autres.

Pour beaucoup, il existe une croyance “qu’on ne peut rien y changer”. Quelque part, c’est confortable. On n’est pas responsable de ce qui nous arrive, on subit ce qui se passe, et donc c’est pas de notre faute ce qu’on vit et ce qu’on fait... Mais cette approche nous coupe de nous mêmes, de cet endroit du ”je” où nous sommes profondément libre. De ce fait, lorsque “on ne peut rien y changer” on se vit comme prisonnier de la vie, comme subissant ce qui nous arrive, cherchant à glaner au dehors de nous un peu de réconfort. On cherche dans la drogue, le sexe, les gadgets, les fringues, etc.. un réconfort pour nous faire oublier notre situation misérable d’esclave.

Et c’est juste cela le Samsara (la dure réalité) : le lieu des conditionnements que nous acceptons en croyant parfois qu’on est libre quand on ne fait que suivre une addiction et parfois qu’on “ne peut rien y faire” en se comportant en victime. Dans les deux cas, on reporte la faute de notre condition sur l’autre ou les autres: c’est le conjoint qui nous empêche de vivre, c’est la société qui nous exploite, ce sont les “grands de ce monde” qui complotent pour nous asservir. Ce qu’on ne veut pas voir c’est que c’est simplement nous qui avons abdiqué, que c’est nous qui avons choisi finalement d’être victime.

En réalité il n’y a qu’une issue qui est très bien développée par l’un des grands principes de la « voie de l’éveil » exprimé par Andrew Cohen : 

« Renoncer profondément à être victime. Cela signifie que je suis auteur de tous mes actes et que j’en prend la responsabilité. »

La phrase clé c'est: "j’ai le choix de mes actes et je prend la responsabilité de tout ce que je fais dans la vie"...

Tant qu'on ne prend pas la responsabilité de nos actes, en conscience, on reste dépendant et comme prisonnier du monde. Si l’on fait un réel travail sur soi, on se rend compte que depuis notre plus petite enfance, depuis que l’on a pu dire “je”, on a fait des choix: on a choisi d’être un bon garçon ou une bonne fille, on a choisi de se rebeller, etc.. Cela ne signifie pas que nous ayons à nous culpabiliser de nos choix, ce qui reviendrait à remettre une couche de boue supplémentaire sur notre vie (note: au lieu de nous libérer de nos conditionnement, on “adore” rajouter de la merde sur nos blessures en nous jugeant négativement. Mais cela ne fait que nous enchaîner encore un peu plus à des conditionnements sociaux et parentaux). Il s’agit au contraire de sentir la liberté qui existe en nous à chaque instant. Et cela nous invite à faire face à nos peurs profondes et de sentir que nous faisons le choix d’éviter ou non une situation qui nous fait peur. Par exemple, on peut se dire :

À chaque instant je décide par exemple de ne pas dire quelque chose qui va choquer l’autre parce que je préfère vivre ainsi ma relation et que j’ai peur de lui faire du mal.

Mais en fait, cette peur de faire du mal recouvre peut être une autre peur: peur que l’autre réagisse en nous repoussant, peur d’être abandonné, d’être seul, de ne pas pouvoir faire face à la vie si l’autre n’est pas là. Peur aussi pour les conséquences vis à vis des enfants, etc..

Prendre conscience qu’on fait ce choix nous permet d’aller plus profondément dans l’écoute et la compréhension de ces voix intérieures, de ces peurs d’enfants qui nous animent encore à l’état adulte.. Et ainsi être capable d’affronter ces peurs (c’est en cela qu’Andrew Cohen parle d’approche héroïque de l’éveil et de la conscience, car il s’agit d’affronter nos paresses et nos peurs, de dépasser nos conditionnements).

Sauf si l'on est esclave (et encore on a toujours le choix de se rebeller au risque de la mort), on choisit notre vie: on a toujours le choix de quitter son travail, de changer de vie, d'oser gagner moins. Mais si on ne le fait pas, c'est parce qu'on a peur des conséquences, qu'on a peur de ce qui pourrait arriver. Et c'est beaucoup plus confortable de mourir à petit feu en se disant que l'on est victime de notre environnement, du monde, de la société. Le plus grand des courage c'est de faire face à notre vie, à nos choix. C'est très dur à accepter, et je peux en parler, car j'étais vraiment un adepte du "on ne peut rien y faire" ou du "j'ai pas le choix".. Mais c'est le petit enfant qui parle en nous à ce moment là, en voulant fermer les yeux sur la vie et ce qu'elle entraîne.

Mais diront certaines personnes, ce que vous dites est totalement incompatible avec les théories non-duelles et notamment avec l’Advaita Vedanta qui nous dit que finalement nous n’avons pas le choix, que tout ce que nous faisons est déterminé, que nous n’avons que la possibilité de prendre conscience de ce qui se passe à tout instant..

En fait, pendant longtemps je pensais qu’il y avait une contradiction entre ces termes, mais bizarrement il n’y en a pas. Comme le dit Ramana Maharshi, il faut faire un grand effort, notamment sur le mental, qui suppose donc un certain libre-arbitre pour finalement se rendre compte que nous ne sommes qu’une excroissance de la Vie qui joue à l’intérieur de nous, du Divin qui fait l’expérience de la limitation à l’intérieur de nous.

Mais bizarrement, il n’y a pas de contradiction, car c’est juste à l’endroit du “je” intérieur, à l’endroit du libre-arbitre absolu que le Divin s’exprime. En fait, c’est en allant totalement dans la voie du libre-arbitre, en quittant la victime pour de bon et en prenant la responsabilité de nos actes (à condition de ne pas revenir à une notion de devoir qui serait en fait un retour en arrière) que nous atteignons l’endroit de ce que certains appellent notre “mission sur terre” ou ce qu’on pourrait appeler le lieu où la voix de Dieu s’exprime en nous (l’important n’est pas le nom mais l’expérience intérieure de ce lieu).

Être libre de ses choix, ce n’est pas “faire ce que je veux quand je veux” mais prendre conscience de notre liberté de choisir telle ou telle action, en tenant compte totalement des autres et en étant entièrement responsable de nos actes. Et à cet endroit, si l’on s’ouvre à ce qui est plus grand que nous, on peut ressentir que ce choix qui nous anime profondément vient d’un au-delà du “je”, d’une plus grande profondeur à laquelle on peut donner le nom de Dieu, ou le Soi ou la Vie ou toute appellation en fonction de nos croyances.

En d’autre termes, aller vers le libre-arbitre total en tenant compte de la responsabilité de nos actes, c’est la “première et dernière liberté” comme le précise le livre éponyme de Krishnamurti, c’est être libre d’être ce que l’on est totalement, ce qui, d’un point de vue plus grand dépasse entièrement ce “je”. C’est paradoxal, mais quand on arrive au sens premier de toute chose, on tombe nécessairement dans le paradoxal.

Je veux préciser que je ne suis pas toujours juste dans tous mes choix, qu’il ne viennent pas toujours de ce “je” ou plus exactement que je m’illusionne que je dois faire cela pour telle ou telle raison, qui ne sont en fait que des illusions pour cacher mes peurs. Mais simplement, je sens et sais que en faisant cela, il n’y a que moi que je trompe, que moi que je veux bien illusionner. Il n’y a que des peurs derrière tout cela, et ces peurs doivent être affrontées.. Il n’y a rien d’autres que cela si l’on veut être profondément libre et entrer dans ce que le christianisme appelle “le royaume de Dieu”.

Et pour finir je voudrais donner une image qui résume ce qui vient d’être dit. C’est un peu comme si nous étions le barreur d’un voilier. Parfois, la mer, qui représente les évènements de la vie, est tumultueuse, parfois elle est calme. Dans tous les cas, c’est nous qui choisissons notre route, mais la direction que nous avons à prendre, c’est notre étoile qui nous en donne le chemin. Nous avons juste à suivre l’étoile, pour trouver notre propre être, notre propre individuation.

Nous sommes donc à la fois libre en tant que barreur – et il convient effectivement de se rendre compte que c’est nous qui donnons un coup de barre à gauche ou à droite, que c’est nous qui décidons de garder le cap ou de se laisser aller au gré du vent – mais pas libre en ce sens que le cap est donné par une étoile qui nous guide et qu’elle nous est propre. Andrew Cohen met plus l’accent sur le barreur, les visions non duelles sur l’étoile, certaines religions sur les moyens habiles à mettre en œuvre pour arriver à barrer en toutes circonstances, mais il ne s’agit que d’aspects d’une même réalité...

OPTIQUE « THAUMATURGIQUE »


Le Nombre Un, le Grand Tout, la Providence du Ternaire Divin ; dans l’Ennéade Héliopolitaine le Un est Amon-Râ. Dans les Tables de la Loi c’est l’Éternel Moment Présent des 7 manifestations phénoméniques universelles, celui qui contient en simultané le germe ; le centre du cercle de toute création qui se manifestera sur le plan successif de la temporalité. 

Le Bateleur de notre livre de Thot, est aussi l’indéfinissable Divin Créateur, ou principe de création, qui permettra de faire sortir du Nombre Zéro, dont il est l’aspect incréé, la Lumière et les Ténèbres, mais aussi les quatre éléments dont est constitué la création. 

Ce Un, renferme donc la Lumière fécondante et les ténèbres fécondées mais aussi les forces qui sont constitutives des quatre éléments, le chaud et le froid, le volatil et le fixe, le sec et l’humide, le contractant et l’exaltant, l’électricité et le magnétisme, le spirituel et le matériel, le visible et l’invisible, le temps et l’espace, tout ceci contenu dans un état hors du temps : l’Éternel Moment Présent du Principe Créateur. 

Ce « 1 », qui seul dans l’ensemble de la création a ce pouvoir créateur, sera donc le principe germinatif incréé du créé, et sa division séquentielle manifestera les autres Nombres Puissances qui lui sont attachées ; il ne peut se comprendre que dans le cadre de ce don d’ubiquité, qui lui permet en étant hors du temps, d’être partout en même temps ce centre qui est partout et dont la périphérie n’est nulle part. Ce Nombre Un n’est pas la Création mais le principe même de la Création. Toujours dans l’ouvrage d’Eliphas Levi cité précédemment, concernant le Nombre Un, il nous indique : 

« Qu’est-ce qu’un principe ? C’est une base de la parole, c’est une raison d’être du verbe. L’essence du verbe est dans le principe : le principe c’est ce qui est ; l’intelligence, c’est un principe qui parle. 

Qu’est-ce que la lumière intellectuelle ? C’est de la parole ; Qu’est-ce que la révélation ? C’est la parole ; l’être est le principe, la parole est le moyen, et la plénitude ou le développement et la perfection de l’être, c’est la fin : parler c’est créer. »

La lame du livre de Thot nous représente le Bateleur, le Nombre Un, sous l’aspect d’un personnage devant une table, portant un chapeau dont les bords forment le signe de l’infini et tenant à la main la baguette de pouvoir (le Bâton symbole du Feu, la Force), pendant que sur la table ( analogie à la Table de la Loi), se trouvent les symboles des trois autres éléments : la Coupe pour l’Eau (Tempérance) ; l’Épée pour l’Air (la Justice) ; le Denier pour l’élément Terre (la Prudence). Son bras gauche qui tient le Bâton symbolisant le Feu, est dirigé vers le haut alors que sa main droite est dirigée vers le bas et repose sur l’élément Terre le Denier. Le Bateleur est bien le grand Tout et l’infini.

Les neuf Nombres Puissances seront des déclinaisons imparfaites du Nombre Un, duquel ils resteront liés, comme la cellule nerveuse n’est qu’une déclinaison de la cellule Mère qui s’est spécialisée dans une fonction tout en restant reliée à sa source par son code génétique. Tous les Nombres sont divisibles par Un, la source, le germe, le centre. Le Un n’est pas quelque chose, ce qui le différencierait des autres choses et lui ferait perdre son statut de Un, le Grand Tout, il est l’indispensable principe de création de toutes choses sans en être aucune, la fameuse énergie du vide des scientifiques si subtilement décrite comme Grande Vertu par Lao-Tseu : 

"La grande Vertu vient du Tao. Le Tao est vague, imperceptible, insaisissable ! Oh, qu’il est vague, imperceptible, insaisissable !Et pourtant en son sein est la vérité. Oh, qu’il est insaisissable, imperceptible !Et pourtant en son sein est la forme des choses. Il est si sombre, si ténébreux ! Et pourtant en lui est l’essence vraie de l’être. Cette essence est la vérité rayonnante et la vérité cachée. Depuis l’aube des âges son nom nous a été transmis et de lui naissent tous les êtres. Comment peut-on connaître les voies de la création ? Par lui. Par le Tao."

LE LEMNISCATE = INFINI



Ce symbole de vie qu'est la Lemniscate nous accompagne dans le processus d'évolution qui mène du plein développement de l'individualité à la conscience de groupe.

Nous vivons ce mouvement dynamique dans la profondeur de notre corps, dans nos paroles et nos expressions créatrices, en lien avec les éléments de la nature.


La lemniscate est une courbe plane particulière qui a été étudiée en 1694 par le mathématicien suisse, Jacques Bernoulli. Dans sa forme simple et pure, elle se présente comme un huit couché. Les deux parties du huit sont rigoureusement égales. 

Les mouvements de l'univers

Il est intéressant de situer ce mouvement particulier parmi les mouvements de l'univers.

Il existe dans l'univers, trois mouvements fondamentaux :

La ligne droite , expression de la direction, de l'alignement, et symboliquement expression de la volonté de la vie qui se projette à l'infini.

le mouvement spiralé - sur une surface plane : la spirale - dans le volume :

le cône ou vortex, et l'hélice - qui rassemble et relie. Symboliquement, le mouvement spiralé est l'expression de cette qualité qui attire, rassemble et relie sans attacher ni posséder, et que l'on peut nommer Amour.

Le mouvement circulaire qui, en rassemblant et en délimitant, donne une forme qui contient. Symboliquement, le mouvement circulaire est une expression de l'intelligence créatrice qui rassemble pour créer. Le cercle, avec un point au milieu, est le symbole de la volonté créatrice; qui part d'une source, ou centre, pour s'étendre et se reproduire. Cette forme se retrouve dans les mandalas, dans les vitraux des cathédrales, et partout dans la nature : regardez attentivement une fleur ou une feuille...

Ces trois mouvements se combinent entre eux pour composer, très concrètement notre univers, et pour l'exprimer symboliquement.

Ils se retrouvent:

dans notre corps,
dans nos expériences psychologiques,
dans nos représentations mentales.

En fonction de son histoire et de sa personnalité, chaque individu est sensible, plus particulièrement, à l'un ou l'autre de ces mouvements, tout en étant composé des trois.

Une force symbolique



La lemniscate est une forme de mouvement spiralé à travers lequel s'exprime, de manière spécifique, le mouvement de la vie. Comme la vie, elle est mouvement et centre, et évoque le passage incessant par le centre. C'est peut-être pour cette raison, que traditionnellement, on en a fait le symbole de l'infini.

Ce mouvement symbolique, que nous ressentons à différents niveaux dans nos expériences, paraît bien adapté pour exprimer et accompagner le travail des stages : "de L'individualité à la conscience de groupe", grâce à la présence de ses trois composantes :

L'évocation du mouvement incessant, qui pour nous, signifie la fluidité de la vie,

L'existence du centre (ou cœur), par où repasse toujours le mouvement, qui signifie la reliance à nous-mêmes, à notre intériorité profonde, dans ce qu'elle a de personnel et d'universel à la fois,

Le mouvement circulaire, qui évoque l'ouverture aux autres et au monde, le rassemblement de l'humanité dans la conscience de son unité (ou conscience de groupe).

La lemniscate se vit très concrètement pendant les stages, dans le corps, dans la créativité, dans la parole, dans le processus de chacun et de l'ensemble.

Le mouvement symbolique de la lemniscate se retrouve dans le travail de conscience du corps, depuis les plantes de pieds qui puisent la force du sol, jusqu'au bassin où vibre la force de la vie, jusqu'aux omoplates qui s'ouvrent comme des ailes.

De la conscience du corps à l'expression créatrice, jusqu'aux mots qui partagent, posent et intègrent, le symbole de la lemniscate peut se lire dans le processus du stage :

les moments de découverte, d'élan et d'enthousiasme (lorsque les boucles s'élancent),

les moments de retournement (lorsque la boucle change de direction), parfois dans la joie du changement possible et parfois dans la difficulté de la transformation,

les moments de béatitude ou de clairvoyance (au croisement des boucles) quand le mouvement passe par le coeur...

Et toujours, au final, l'harmonie, la beauté, le bonheur (pour reprendre les mots des participants). La lemniscate est un symbole d'harmonie et de fluidité qui guide, approfondit et amplifie le processus de construction en cours : chacun a l'occasion d'avancer sur son chemin d'évolution qui découvre toujours un peu plus, approfondit et amplifie la dimension d'humanité.

LES DÉS DU BATELEUR
La Reconstitution du Tarot de Marseille par Philippe Camoin et Alexandre Jodorowsky se vante d’avoir rétablit « les 3 dés » qui avaient disparus du Tarot.

Voici quelques explications sur cette Reconstitution inattendue. Surtout, sachant que Camoin s’est servi d’un Conver (à deux dés) et sachant que seul le Tarot de Jean Noblet affiche 3 dés.

LE MAT ne porte pas de numéro. Le nombre d’arcanes majeurs numérotés est de 21. Or 21 n’est divisible que par 3 et 7. Les Anciens ont donc voulu dès le départ que nous portions notre attention sur les chiffres 3 et 7 comme étant en relation avec le monde sacré, celui des arcanes majeurs.

Le monde des arcanes mineurs est quant à lui partagé en 4 familles, c’est le domaine du quaternaire.

Dans le Tarot, 56 est le nombre d’arcanes mineurs et 21 le nombre d’arcanes majeurs portant un numéro en chiffres romains. Le nombre de combinaisons possibles avec 3 dés est de 56 (comme le nombre des arcanes mineurs). Le nombre de combinaisons possibles avec deux dés est de 21 (comme le nombre des arcanes majeurs numérotés). Si on ajoute les faces d’un dé, on obtient 1+2+3+4+5+6=21 à nouveau.


Sur la table du Bateleur, chaque dé nous montre 1+2+4=7. Il n’existe pas d’autre solution que 1, 2 et 4 pour obtenir 7 à partir de trois faces d’un seul dé. Il y a 3 dés, cela nous fait 3x7=21.

Enfin, si vous ajoutez chaque face d’un dé avec la face opposée, vous obtenez : 
1+6=7 
2+5=7 
3+4=7

Nous avons à nouveau 3x7

Hexagone formé par les 6 chiffres

Cette série de chiffres placées sur un hexagone forment une roue, ou voire même, « ouroboros » cette fameuse salamandre (parfois un serpent ou un dragon) qui se mort la queue...

Ouroboros

Le "1" est la tête de la salamandre et le "6" est sa queue. La tête de la salamandre mange la queue, c’est-à-dire que le "1" en opérant une rotation devient le "6".

Maintenant, faisons superposer le 1 et le 6 et repartons avec le 6 pour un nouveau tour. Nous arrivons à 11. En faisant de même à partir de 11, nous arrivons à 16. En faisant encore un tour, nous arrivons à 21. Donc, après avoir opéré quatre rotations (rota = taro), le « 1 » en cheminant ainsi dans l’estomac de la salamandre, procède au processus de transmutation. Le symbole de l’Ouroboros est le symbole de l’Alchimie mystique. Ainsi, donc, s’exécute le périple initiatique du BATELEUR, cette manœuvre cyclique du « 1 » à travers les 21 arcanes majeurs.

Nous avons obtenu 1, 6, 11, 16 et 21 comme nœuds de ce mouvement du serpent Ouroboros. Alignons les arcanes correspondants :


On remarque tout de suite que LE BATELEUR et LA FORCE ont un chapeau en forme de lemniscate (symbole de l’infini). Mais alors, quel peut-bien être leur rapport avec l’arcane LE MONDE, qui est placé à l’autre extrémité ? En effet, 1, 11 et 21 sont les deux extrémités et le centre.

Le Monde et ses 2 lemniscates



Sur l’arcane du MONDE, il y a deux lemniscates dissimulées dans l’image. Dans la carte du Monde, les deux rubans qui attachent la mandorle (ovale) en haut et en bas, forment chacun un huit renversé (lemniscates – symbole de l’infini), dont on ne voie qu’une partie, l’autre partie étant cachée par la mandorle.

LE MONDE contient les deux infinis... Ceux là des arcanes du BATELEUR et de LA FORCE.

En effet, Le Bateleur commence le premier cycle de dix, de 1 à 10, tandis que la Force commence le deuxième cycle de dix, de 11 à 20.

Chaque cycle de dix commence par un infini. Cela fait 20 cartes, il en reste une, LE MONDE, qui est la totalité des deux cycles, comme indiqué par le fait qu’elle possède les deux infinis.

Les arcanes 1, 11 et 21 nous suggèrent donc le symbole de l’infini...

Plaçons les 21 nombres sur cet infini qui passe par 1, 11 et 21. Les deux séries de 10 sont bien superposées comme dans un miroir.

Tarot et Symbolisme


Les dés faisaient partie des armes du Christ ou "arma christi", objets liés à la mort du Christ sur la croix. En effet, les soldats romains jouèrent aux dés la tunique du Christ. Il est difficile de penser que ces dés n’aient pas eu dans la bible une haute valeur symbolique et numérique.


« Le Christ et les Armes du Christ » (Arma Christi) ou instruments de la Passion 

On remarque les 3 dés au centre de la gravure de 1485

Tarot et Alchimie


C’est Fulcanelli, dans "Les Demeures Philosophales", qui a le mieux dépeint les rapports entre le dé et l’Alchimie. L’étymologie du mot "dé" vient du grec qui signifie : dé à jouer, cube.

D’une manière ésotérique le dé va donc représenter la "pierre cubique" ou taillée, la "pierre philosophale", la "pierre angulaire".

Il faudra jeter 3 fois le dé sur la table, ce qui correspond à 3 dés sur la table. Symboliquement, ces 3 phases vont représenter 3 passages différents sur le sentier, 3 mondes différents pourrait-on dire, 3 initiations ou 3 buts à atteindre.

En Alchimie, cela équivaut à redissoudre 3 fois la pierre, "pour l’obtenir avec toutes ses qualités". Nicolas Flamel nous dit à ce propos que cela donne la solution du livre hiéroglyphique d’Abraham le Juif composé de 3 fois 7 feuillets.

Camoin a choisi, à cet effet de placer trois dés sur la table du BATELEUR... Il s’est nécessairement inspiré des diverses illustrations de l’"arma christi" sur lesquelles figurent pour la plupart 3 dés. En vérité la majorité des anciens Tarots ne comportent que de 2 dés...

Cela dit, à l’origine, les Tarots ne ce souciaient pas de fournir des images prenant en considération tout ces détails ésotériques. Mais il est intéressant de savoir qu’ici Camoin a pris son idée dans l’iconographie Chrétienne gnostique...

OPTIQUE « INITIATIQUE »


L’ASPIRANT INITIÉ... 

Le mot tarot est un mot qui peut s’inverser : ROTA, ce qui signifie roue. C’est un jeu divinatoire composé de 22 arcanes majeurs et de 56 arcanes mineurs. Les arcanes du tarot, de par leur symbolisme, constituent des messages émanant de notre inconscient profond et de l’inconscient collectif, commun à toute l’humanité. On ne connaît à ce jour l’origine précise de ces lames, ni la signification exacte qui leur était donnée à leur apparition. 

Toujours est-il que chacun essaie de les interpréter tant bien que mal, étant conscient du message initiatique profond véhiculé par les arcanes... 

Le Bateleur est un aspirant-Mage, c’est-à-dire celui qui cherche à réaliser réalise l’aimant quadripolaire, le divin tétragramme, la maîtrise des quatre éléments. Dans la conception magique, les quatre éléments sont la base du développement initiatique car ils constituent les pierres de l’édifice que le mage devra bâtir. 

Le Bateleur est l’arcane qui est directement lié aux 56 arcanes mineurs. Quelque soit les Tarots, ont remarquera qu’il possède, sur sa table des objets représentant les 4 éléments, et les 4 suites des arcanes mineurs sont, on le sait, associé aux 4 éléments, voire, aux 4 élémentaux. 

Traditionnellement, ce sont le feu, l’eau, l’air et la terre mais ces éléments sont en fait les quatre verbes de l’initiation : oser, vouloir, savoir et se taire. 

Le savoir initiatique n’est donc pas une mystification, il s’appuie sur des lois et des principes que tout un chacun peut expérimenter. L’audace est la force qui permet à l’élève, qui veut devenir mage, d’aller à la conquête de l’inconnu en bannissant de lui la peur et le doute. 


Sur ce premier arcane majeur est donc figuré un jeune homme plein d’assurance, de sa baguette, il indique le ciel et le relie à la terre. Cela n’est rien d’autre que l’expression du vieil axiome hermétique : « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ». 

La signification de cette lame n’est généralement comprise que par qui fait ses premières classes en occultisme. Ce que presque tout le monde ignore, c’est que cette compréhension constitue en fait l’aspect théorique du Bateleur. 

La signification initiatique est encore plus profonde et concrète. 

Les Anciens initiées, au travers de cette simple lame, nous indiquent clairement le chemin de la véritable initiation, qui de nos jours est accessible à tous.

LA VOIE DE LA TRANSMUTATION 
Conscience, Cœur et Puissance...



Il existe tout un ensemble de voies spirituelles, mais il me semble qu'il en existe trois essentielles qui correspondent aux centres énergétiques fondamentaux de l'être : la voie de la conscience (3ème oeil), la voie de l'amour et du sacrifice (le coeur), la voie de la transmutation et de la puissance (le hara/Grotte Sacrée, sexe).

La voie de la conscience a été particulièrement développée dans le bouddhisme : la cessation de la souffrance du moi, par l'arrêt des désirs, mais aussi l'arrêt des pensées dans le calme absolu de la Nature essentielle de l'Esprit.

Les techniques de méditation de type Vipassana ou de claire conscience consistent à être le témoin non interventionniste de tout ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur de nous. Dans ce calme, l'individu se dissout pour devenir une simple présence "je suis", totalement désidentifié de sa propre personnalité, et atteindre l'état de Śūnyatā, dans lequel il n'y a plus de différence sujet / objet.

La voie de l'amour et du sacrifice a été incarnée par "Yeshua", le christ. Il s'agit d'abord et avant de reconnaître le lien que nous avons avec toute chose et l'amour inconditionnel qui en résulte. Il n'y a pas de séparation, il n'y a pas d'être séparé. Dans ce cas, l'amour pour chacun, et pour chaque chose, m'inonde, puisqu'il n'y a plus de peurs à avoir vis à vis de l'autre. Mais pour vivre pleinement cet amour, pour ne pas en rester à un amour d'ego à égo, où à la fois j'aime mais je veux obtenir quelque chose en retour, il s'agit de sacrifier cet ego à l'autel du divin. C'est pourquoi la voie christique est celle du sacrifice: le sacrifice de l'ego, des désirs, des attachements, de la personne. Ici aussi, dans cette voie, on atteint la pure présence du "je suis", le "Eyeh Esher Eyeh" de Dieu qui nous emplit de sa Grâce, et nous vivre l'amour absolu et inconditionnel.

Il existe enfin une troisième voie, la voie de la transmutation, qui a été moins connue et qui n'a pas donné lieu à des religions exotériques (c'est à dire des religions pour tout le monde, comme le sont le Christianisme, l'Islam, le Judaïsme, l'Hindouisme et le Bouddhisme). Elle prend sa source dans la transmutation de la matière, à partir de la fusion des énergies féminines et masculines.

En occident, cette voie a été développée par l'alchimie, la magie et les pratiques occultes (Hermès Trismégiste, culture d'Isis), et en orient, ce sont les traditions tantriques et taoïste qui en ont été les porteuses. Elle prend sa source dans la puissance sexuelle et sa transmutation par le Cœur et la Conscience.


Chacune de ces voies, conduit à la suppression et à la transmutation de la souffrance : la voie bouddhique supprime le désir et développe la conscience (awareness) et la Sagesse, la voie christique transcende la souffrance dans le sacrifice de sa personne et dans l'amour inconditionnel, la voie alchimique transmute la matière dans l'action.

Évidemment, chacune de ces voies emprunte aux autres : dans le Mahayana, l'amour et le sacrifice du Bodhisattva est une incarnation de la voie du cœur.

La voie alchimique mets aussi l'accent sur la conscience, la sagesse et l'amour, et il semblerait que certains aspects ésotériques de la voie christique aient pu rencontrer l'alchimie de la transmutation des âmes par la rencontre sexuelle avec le bien aimé (qu'il s'agisse du divin ou de l'être cher avec lequel s'effectue le Mariage Sacré).

Ces dernières années on a pu voir ainsi un rapprochement essentiel entre la voie christique et le tantra par l'importance nouvelle que prend Marie-Madeleine dans les nouveaux courants spirituels, considérée comme la compagne de Yeshua, celle qui lui enseigne la sexualité sacrée (voir à ce sujet "Le manuscrit de Marie-Madeleine", et les livres, plus réservés néanmoins, de J.-Y. Leloup (On pourra lire avec bonheur son roman qui n'en est pas tout à fait un : "Une femme innombrable"))

Mais ces trois voies en nécessitent finalement une quatrième, qui n'a été révélée que récemment, et que j'appellerai la Voie Luciférienne...

Je reviendrai un jour sur Lucifer, le porteur de Lumière, prince de la dualité, qui a souvent pris le visage de Satan (l'accusateur) et du Diable (celui qui divise).

Cette voie, qui s'intègre naturellement aux autres, porte sur le travail de l'Ombre, sur tout ce que nous ne voulons pas voir en nous, sur tout ce qui devient la source de nos angoisses et de nos répulsions. Elle a été découverte en Occident, par le travail psychothérapeutique, notamment par Freud, mais surtout par Jung qui en a donné une vision claire en reliant cette ombre individuelle à l'ombre collective inconsciente de nos sociétés, et plus généralement de toute l'espère humaine.

Il ne s'agit pas de suivre Lucifer, mais de reconnaître, de pardonner, et d'intégrer, en la transmutant en Lumière, cette part d'ombre qui est en nous.

Il me semble qu'il existe en ce moment une synthèse qui commence à prendre forme entre ces différentes voies, afin de former l'union de l'Incarnation, du Cœur et de l'Esprit et d'une manière générale, l'union "intégrale": alliance du masculin et du féminin (en soi et en couple), union de l'action et de la sagesse, de la relation verticale (vers le divin) et action horizontale (action dans le monde).

Cette synthèse, en reliant au plus profond des traditions a priori séparées mais pourtant sœurs, permet d'accélérer le développement individuel et collectif de l'humanité.

L'approche intégrale, s'effectue d'abord à l'intérieur de soi, au plus profond de son être, en reliant tout ce qui est vécu comme séparé et distinct, en réunissant ce qui a été disjoint, voire dissocié. Relier le sexe (et le ventre) au cœur et au troisième œil, relier la base vitale de notre survie immédiate et l'aspiration au divin, aller au delà de l'ego pour atteindre la reliance du cœur, et intégrer cette ombre à nous mêmes, afin de diminuer le mécanisme de projection, source des peurs et des exclusions de toute nature... Ensuite, à partir de ce lieu où la Puissance, l'Amour et la Sagesse ne font plus qu'un, il est possible d'amener le travail à l'extérieur de ce temple et ainsi de transformer le monde. 

L’école initiatique de L’Étoile Indigo considère qu’il ne s’agit pas de 3 ou de 4 différentes « voies » mais plutôt de différents domaines, faisant partit des 7 domaines qui sont des passages obligés vers l’accomplissement de soi, comme aussi vers la porte d’accès à des pouvoirs inédits! Ces 7 domaines sont comme les 7 chakras, comme les Sept Églises, comme les 7 dons : initiative (tête), conscience (3ème oeil) + expression (bouche) + amour (le cœur), clairvoyance (plexus solaire) + instinct (nombril) + alchimie (sexe).

L’ordre initiatique de L’Étoile Indigo considère qu’il faut devenir maître des 7 dons afin de réaliser l’œuvre alchimique de la transmutation. Les lumières qu’apportent ces 7 dons, ces sept tonalités de vibrations de couleurs, forment alors une seule et même étoile de lumière pure... Une luminosité si intense qu’elle met fin aux ténèbres, à la noirceur qui s’est transformé en un ciel "indigo", symbole de la lumière qui vainc la profondeur des ténèbres... Non pas la lumière du jour mais bien une lumière qui irradie de l’initié au point que l’obscurité ne peut plus l’atteindre...

Cette voie initiatique de la transmutation est inspirée du "vajrayâna", et se base sur les enseignements du Tarot.

LE TAROT, LE VAJRAYÂNA ET LE MAHÂYÂNA


Le vajrayâna est comparable à la voie initiatique de l’alchimie mystique proposé par le Tarot.

Les pratiques du vajrayâna reposent sur les mêmes fondements que le mahâyâna dont il est une branche, mais il se distingue de ses enseignements ordinaires par les nombreux « moyens adroits » qu’il utilise.

Les enseignements du mahâyâna ordinaire s’appuient sur les "sûtras", ceux du vajrayâna sont fondés sur des textes particuliers appelés "tantras". Les enseignements du Tarot ont, prétend-t-on, pour origines, le mythique "Livre de Thot", (ce qui est accepter pour la plupart dans son sens chimérique), mais en vérité, le Tarot (qui est plus ou moins comparable au "Tao"), est plutôt un outil-guide hérité des mages de l’antiquité, consistant en un instrument permettant la "découverte de soi" ("tarot miroir"), et relatant un processus alchimique initiatique ("tarot grimoire")...

Les buts de leurs enseignements sont identiques, mais leurs perspectives, leurs moyens de progression et leur efficacité diffèrent.

Nous parlons ici de trois véhicules donnant accès à des dimensions inusités de nous-mêmes et du monde dans lequel nous nous sommes incarnés. Le véhicule du « Tarot » est né de la voie du "Char". Maintenant nous allons voir que chaque véhicule a une perspective et une approche qui lui est spécifique.

Il y a dans chacune de ses approches, différences de motivation :

Par exemple : les tenants du hînayâna considèrent le "samsâra" (la dure réalité) comme un océan de souffrances qui est à franchir pour atteindre la liberté du nirvâna, et ils cherchent à s’en libérer principalement pour leur propre bien.

Les tenants du mahâyâna et de la voie initiatique du Tarot aspirent à la libération afin d’aider tous les êtres ; considérant qu’ils ont tous été, à un moment donné au cours de leurs innombrables existences, leurs propres parents, ils se rappellent leur bonté et, avec un sentiment de compassion universelle, souhaitent les libérer tous.

Ainsi, les pratiquants hînayâna ont été comparés à des rois utilisant leurs pouvoirs à leur propre profit, et ceux du mahâyâna à ces mêmes rois les utilisant au profit de tous.

Les perspectives diffèrent également, au regard, par exemple, des illusions et de leurs conséquences. La voie hînayâna enseigne le renoncement aux impuretés, ce qui est difficile et très long à réaliser, mais plus facile à enseigner que l’approche mahâyâna ou vajrayâna... Quant au Tarot, il n’a pas la réputation d’être facile d’approche et il est un outil qui mal utiliser amplifie la confusion plutôt que le discernement. Mais le Tarot vous amène toujours à vous poser des questions sur vous-même, il vous conseillera toujours subtilement de commencer d’opérer des changements...

La voie de la transmutation proposée par le Tarot prescrit de changer les souillures en qualités qui leur sont opposées. La voie de la transmutation, fait appel au processus alchimique initiatique...

Cette voie consiste à transcender le pur et l’impur, ce qui est très difficile à comprendre et à enseigner mais, une fois maîtrisé, c’est le moyen le plus le plus facile et le plus efficace pour atteindre l’éveil.

Les diverses méthodes utilisent aussi différentes sortes de moyens de progression plus ou moins radicaux : on pourrait comparer leurs méthodes à diverses manières de se débarrasser de l’arbre de l’ignorance, de la souffrance et des négativités : la pratique du hînayâna arrache les feuilles, celle du mahâyâna coupe les branches, quant au vajrayâna, il tranche l’arbre à la racine. La voie de la transmutation alchimique, quant à elle, propose d’opérer une complète métamorphose de l’arbre...

Toutes les souffrances étant dans l’esprit, réaliser directement sa nature et éliminer ainsi toutes les illusions qu’il génère est l’approche du Tarot.

Quant aux nombreuses voies spirituelles ou initiatiques proposées par dogmes, religions, cabales et sectes, on remarquera qu’ils enseignent surtout la résignation, la servilité et la subordination... Or, plutôt que de proposer de transmuter l’individu, ils enseignent l’art du trompe-l’œil et de l’obscurantisme.

Les différents véhicules ne diffèrent pas tant par leur but, qui est le même pour tous, que par les méthodes pour y arriver. Si l’éveil était une contrée lointaine, le sommet d’une lointaine montagne, l’approche hînayâna serait comme de cheminer vers elle à pied, celle du mahâyâna comme de s’y rendre à cheval, celle du vajrayâna comme de s’y en voiture, et, finalement la voie de la transmutation se résume à se transformer en oiseau!!! Il n’y a pas plusieurs destinations, mais la rapidité et l’efficacité des véhicules sont très inégales. Et au cours de son périple, l’oiseau a une vue d’ensemble, de sa vue aérienne, il voit plus large, il voit plus d’élément qui l’entoure et qui compose son environnement, aussi, il peut s’arrêter où il veut, choisir la perspective qu’il veut, se rendre à des endroits difficile d’accès, et enfin, l’oiseau peut voir d’avance ce qui se présente dans le lointain, de ce fait il a une longueur d’avance, il peut prévoir les évènements à venir...

La Voie de la Transmutation, qui est l’enseignement des Mages, transmit via les arcanes du Tarot, était connu pour être « La Voie du Char », ou « Le Miroir aux Oiseaux », et l’enseignement des Mages est transmit à cet effet dans un langage codé surnommé « La Langue des Oiseaux ».

Quant à cette voie de la transmutation, elle permet certainement de réaliser l’éveil et il permet même de résoudre l’énigme du secret des destinées!

Quant le Tarot appel un individu à être enfin initié aux mystères de l’alchimie céleste, et que l’aspirant initié est prêt à se laisser guider par l’Étoile des Mage, c’est qu’il est fin prêt à combattre son égo et mettre fin aux cycles de ces karmas...

Le Tarot propose de renaître à la vie avant sa mort! Il enseigne que la mort physique est une illusion, certes, mais il enseigne que le secret est dans l’œuf ! (egg = ego). Effectivement, il s’agit ici pour l’aspirant initié d’opérer la transmutation alchimique du plomb en or, donc de la métamorphose de son ego en œuf philosophal! De cet œuf philosophal sera tiré la substance qui permet de réaliser le "Grand Œuvre".

L'enseignement secret

D’une façon générale, les bouddhas enseignent le dharma conformément à l’esprit de leurs disciples. De la même manière, LA PAPESSE, le Tarot, enseignent la voie des mages, selon les multiples versions des incarnations terrestres. Ils transmettent, chacun à leur manière, divers enseignements qui sont des antidotes aux quatre-vingt-quatre mille ­types de passions pouvant toucher l’esprit des êtres vivants. Tous les bouddhas n’enseignent pas le vajrayâna ; par contre, LA PAPESSE, immortelle déesse, dans son extrême compassion, délivre ces instructions particulièrement profondes, rapides et efficaces transposées en idéogrammes sur les Arcanes du Tarot.

Le vajrayâna est l’aboutissement ultime des enseignements du Bouddha ; il s’agit certainement d’une sage voie à suivre, et nous lui reconnaissons plusieurs point commun avec les enseignements du Tarot.

Mais il est facile de le mal comprendre, ce qui peut nous amener à commettre de grandes fautes qui produisent des existences misérables dans des états infernaux ou animaux ; il est donc très dangereux de s’aventurer dans ces sortes de voies ultimes sans d’abord s’évertuer à la sagesse...

C’est pourquoi généralement quand il est question de « Transmutation », il s’agit presque toujours d’"enseignements secrets" et, dans ses pratiques les plus essentielles, il n’est transmis qu’oralement et lorsque le moment est venu, par le maître à son disciple.

L’accomplissement de la « Transmutation » est l’aboutissement ultime des enseignements légués par les mages et grands initiés; il est donc extrêmement précieux, et nous sommes fortunés d’avoir le Tarot comme outils, accessible à tous. Mais le Tarot comme le vajrayâna n’est pas moins facile à comprendre. Le Tarot aussi peut être source de confusions, d’obsessions, de contrariété, d’incompréhension, de sentiment d’impuissance devant les événements, etc...

Encore une fois, il est difficile de cheminer sur la voie de la libération, c’est à dire, de se libérer des mauvaises habitudes et tendances de son égo...

Vajrayâna et Tarot demandent d’entreprendre un réel combat contre nos "bêtes" intérieures... Ce combat n’est pas sans causer toutes sortes de répercussions dans notre vie, et il est préférable de s’engager dans ces voies avec l’aide ou le support d’un maître ou d’un initié...

Vajrayâna et Tarot peuvent effectivement nous amener à commettre de grandes fautes, et bouleverser nos existences, voire les rendre pénibles, malheureuses dans des conditions d’indigence, de déroute, de mal-être... Terrain propice aux troubles physiques et psychologiques.

La voie de la transmutation proposé par le Tarot a ceci de particulier qu’elle ne demande pas de rejeter quoi que ce soit, mais simplement de transmuter notre esprit et ses expériences en reconnaissant leur nature essentielle ; c’est une voie de transformation ou de transmutation de ce qui est impur en ce qui est pur. C’est ce qui fait sa rapidité et sa facilité.

La voie de la transmutation proposé par le Tarot ne soulève pas de grandes difficultés et ne requiert pas d’austérités particulières, à tel point que, pour un être disposant de facultés vives et d’une grande intelligence, il serait tout à fait possible de le pratiquer et de le réaliser au sein même de son activité ordinaire.

À cette fin, les tenants La voie de la transmutation alchimique utilisent la « vision sacrée », dans laquelle ils reconnaissent que ce monde où nous nous trouvons est déjà en fait fondamentalement pur ; c’est déjà un « champ pur », une sphère où toutes les dimensions, toutes les connaissances et la seule Vérité peuvent être naturellement embrassées...

En ce qui concerne la voie du "vajrayâna", il serait dit : que tous les bouddhas et bodhisattvas peuvent être vus et le dharma naturellement entendu.

De même, ils considèrent que les êtres sont fondamentalement des bouddhas et qu’il n’y a pas de distinction réelle entre le samsâra et le nirvâna, celle-ci ne tenant qu’aux apparences. Dans la pratique de cette vision sacrée, le monde est médité ­comme champ pur et les êtres comme des aspects du bouddha, toutes les formes comme des aspects éveillés, tous les sons comme des mantras et le mental comme l’esprit pur.

Pour sa part, le Tarot considère tous les êtres pour avoir la capacité de s’accomplir et de s’unir au "divin". L’humain est appeler à découvrir son essence divine et à la faire s’épanouir en sorte que s’opère une transformation de l’être...

La compréhension juste de cette vision et de cette pratique est délicate. Un point fondamental de l’abord du Tarot est de ne pas développer à son égard de vues fausses, d’avoir confiance en lui et de ne pas le rejeter parce que soudainement on ne le comprend pas et qu’on à la sensation que l’on s’égare.

Il y a certainement parmi nous des personnes très différentes, certaines avec des capacités spirituelles très vives et d’une grande intelligence, et d’autres moins réceptives. Certaines ont déjà une bonne connaissance du Tarot, et des concepts qu’il véhicule; d’autres l’ont peu étudié, et plusieurs ne le connaisse que de réputation...

Enseigner les moyens du Tarot à une personne qui n’est pas prête à les recevoir, qui n’a pas la préparation nécessaire car elle n’a pas approfondi suffisamment sa connaissance et son expérience, risquerait de faire naître en son esprit des vues fausses, ou pire encore, de provoquer un sentiment de rejet. C’est pourquoi le Tarot ne peut être abordé de façon juste, à moins d’avoir reçu des bases solides, constituées par la compréhension et les pratiques proposées par « Les Enseignements de La Papesse »*.

Cela dit, dans cette voie des moyens qu’est "La Voie de la Transmutation", il y a beaucoup de niveaux d’enseignement et de compréhension ;

Dans le Tarot, LE BATELEUR représente « l’initiative » et il se décide à faire ses premiers pas vers la Papesse, et s’engage à suivre la voie des initiés... LE BATELEUR recevra les Enseignements de La Papesse.... Il doit donc accepter avec humilité d’apprendre que "Plus il apprend, plus il apprend, en vérité, qu’il ne sait rien", et que tout est encore à apprendre... C’est là la première étape... Ensuite il apprend la loi qui dit : « On récolte ce que l'on sème », ensuite il doit accepter de faire des "devoirs d’apprenti", subséquemment il devra accepter de se voir en face, il apprend à s’évaluer lui-même... Ensuite, notre aspirant initié devra traverser une série d’épreuves desquelles il devra tirer des leçons... Cette première série d’étapes font du BATELEUR un alchimiste duquel il sera lui-même l’athanor et la source des substances.

LE SECRET EST DANS L’OEUF
De la fusion à l'union en passant par le Moi...


La relation est au cœur de nos vies. En premier lieu, notre venue sur terre est le fruit de la relation entre une femme et un homme. Puis, notre survie et notre développement dépend de la capacité de notre entourage à nous aimer et nous protéger. Nourris par ces relations premières, nous partons en quête de rencontres qui nous permettent d’évoluer, de transmettre et de donner vie à notre tour. Et enfin, si notre mort signe la disparition du Moi incarné, elle peut également être vécue comme une reliance profonde avec ceux qui sont dans l’au-delà et avec le Soi.

Le développement relationnel s’inscrit dans un mouvement global qui part de la fusion pour aller vers l’union, c’est à dire de la relation aux autres indifférenciée, vers la relation aux autres consciente. Le passage de la fusion à l’union nécessite, en premier lieu, la construction d’un Moi qui s’extrait de la matrice originelle pour dire JE et s’interroger sur où il se trouve… C’est le premier miracle dont parle Richard Moss : la capacité de l’humanité à se penser et à penser le monde.

Cette étape est essentielle parce qu’on ne peut observer le fleuve dans lequel on se baigne mais elle est également éprouvante parce qu’elle introduit la dualité et donc la séparation.

L’apparition de l’individualité conduit les êtres humains à se percevoir et se vivre comme des êtres séparés les uns des autres mais également coupés de leurs origines et du sens de la vie. L’être humain se retrouve alors en proie avec une sensation de solitude, de perte de sens, de méfiance envers la vie et les autres. Le Moi qui se construit ne veut pas mourir et se transforme en Ego qui défend son bout de gras, se rétracte et se crispe.


Cette crispation entraîne la souffrance : le monde se rétrécit, on s’attache, on a peur de perdre ses acquis ou de ne pas obtenir ce que l’on veut et l’on passe à côté de la vie qui s’incarne à tout instant de façon nouvelle propice à l’émerveillement.

Or, cette construction du Moi n’est pas une finalité mais juste une étape de développement de conscience. L’étape qui suit tout naturellement consiste à se relier aux autres de façon consciente : « Je » n’est pas là pour être le meilleur et s’approprier les biens de la terre aux détriment des autres, « Je » est là pour s’unir aux autres dans une danse où chacun a sa place, dans une symphonie où chaque instrument a son morceau à jouer. Pour qu’émerge cette intelligence collective qui dépasse, transforme et relie les individus séparés, il est nécessaire que chacun ouvre à nouveau ses bras et renonce à vouloir être supérieur, dominer et gagner contre l’autre !

L’union, c’est la relation en conscience. Grâce à la construction d’un Moi séparé et autonome, nous pouvons retourner conscients dans cet espace paradisiaque de la fusion et la transformer en union. Mais c’est aussi ce Moi qui nous freine, car, pour cela, il doit se sacrifier.

Dans cet espace d’union, le Moi n’existe plus comme entité séparée, seule reste la conscience. Si le Moi accepte de se sacrifier, (c’est le fameux lâcher-prise dont on parle tant dans le développement personnel et spirituel…), alors on entre dans un espace extatique où les relations avec les autres humains deviennent fluides et nourrissantes. On devient des « anges gardiens » les uns pour les autres, et l’autre ne peut plus être un ennemi car il fait partie du même puzzle, de la même chorégraphie, de la même symphonie.

Au delà des relations entre nous, il s’agit bien de la relation au Divin ou au Soi, de la relation entre le Moi et le Soi.

Ce lâcher prise et cette réceptivité nous font entrevoir que l’endroit où nous allons est le même que celui d’où nous venons, mais en ayant acquis la connaissance de ce que nous sommes. Dès lors que le Moi voit et reconnaît cette évolution, Le Moi peut mourir puisque la conscience est là. Le silence de la mort dans lequel nous retournons et le même que celui qui précédait notre naissance : le silence de paix, d’infini et d’éternité. Un espace où nous sommes tous reliés au delà du Moi.

NOUS SOMMES TOUS ÉGO...


L'ego est notre fonctionnement habituel dans lequel nous construisons notre propre souffrance. Le comprendre, c'est la clé d'une approche spirituelle...

L'ego est le "moi je", ce sentiment d'exister comme un individu indépendant avec les relations qui dérivent de cette impression.

L'expérience d'ego est de vivre toute perception par rapport à cet objet observateur-sujet.

L'ego a une appétence fondamentale : un désir d'existence et de plaisir, qui se traduit en pulsions de possession, de rejet et d'indifférence. Ce fonctionnement se manifeste ainsi par des attitudes passionnelles d'attraction, de répulsion ou d'indifférence, développées face aux personnes, aux choses, ou aux situations auxquelles l'ego est confronté : "je" veux ce qui est bon, "je" ne veux pas ce qui est mauvais, "je" ne veux pas être exposé à ce qui m'est indifférent.

Ces appétits de l'ego le font s'engager dans toutes sortes de lutte pour obtenir ce qui lui est agréable et éviter ce qui lui est désagréable.

Malheureusement et paradoxalement, au lieu d'aboutir à ses fins, sa lutte lui crée des désagréments, conditionnements et souffrances ! Ce fonctionnement de l'ego est notre conditionnement habituel dans lequel nous construisons notre propre souffrance.

Qu'est-ce que l'ego ?

Fondamentalement, l'ego n'est rien qu'une impression : ce sentiment que l'on a "d'être" et "d'avoir" un ego ne repose sur rien, c'est simplement une illusion. En effet, l'ego n'est pas " quelque chose " qui aurait une existence indépendante et autonome, c'est un processus dynamique qui, dans son fonctionnement, produit le sentiment d'individualité. C'est pourquoi l'ego est dit " vide d'existence propre " : cette impression n'existe que dans la combinaison des facteurs interdépendants qui la constituent.

La conception de l'ego

Les facteurs interdépendants qui constituent l'ego sont nombreux. Au départ, l'ego est une polarité sujet-objet dans laquelle, comme dans toute polarité, les deux pôles subsistent dans la relation qui les pose l'un par rapport à l'autre. Plus précisément, cette polarité qu'est l'ego se structure dans un processus de saisie, d'appréhension des expériences.

En fait, l'esprit est fondamentalement une fonction cognitive dans laquelle vient se greffer la saisie de l'ego. Cette saisie constitutive de la polarité sujet-objet est une conception, une saisie conceptuelle. Ainsi, la conception conçoit le sujet et l'objet. Il est significatif de remarquer que "conception" exprime simultanément l'action de concevoir et celle de donner naissance.

On pourrait dire : "le sujet se conçoit concevant l'objet qu'il conçoit" ! Il y a là matière à quelques paradoxes et méditations…

En tout cas, la conception est un processus qui pose le sujet et l'objet l'un par rapport à l'autre, dans la dualité sujet-objet. Cette saisie génère, au rythme de ses conceptions successives, des instants de conscience dualiste sujet-objet.

Ces instants se succèdent rapidement et font simultanément l'expérience de séries "Evénements sujet" et "d’évènements objet".

La fréquence élevée de ces évènements donne l'impression d'une continuité du sujet et de continuité d'expérience, comme apparaît l'impression de mouvement continue du cinéma lorsque les images de la pellicule défilent suffisamment vite.

C'est ainsi qu'apparaît l'impression de continuité du "moi-sujet" et de "ses expériences". La "continuité-sujet", n'ayant pas notion de la relation qui l'unit à la "continuité de ses expériences", se vit comme indépendante.

L'impression d'ego individuel se développe, acquérant le sentiment d'être autonome et indépendant. Puis, elle s'identifie à une forme avec un nom, se dotant d'un sentiment d'identité. Le nom, ce label qui la désigne, parachève son impression d'exister et finit de réifier l'ego.

Tout ce processus constitue quelques aspects de la nature de la perception de l'ego. Décrit ainsi, cela paraît abstrait et théorique, mais c'est quelque chose qu'on découvre concrètement dans l'expérience de la méditation assise qui a ainsi un pouvoir libérateur des illusions de l'ego.

Non-violence du travail avec l'ego

Une mauvaise compréhension de la nature de l'ego peut nous faire considérer celui-ci comme un "ennemi" à détruire. Ce n'est pas la bonne attitude, d'abord parce qu'il n'y a pas à détruire quelque chose qui n'existe qu'illusoirement, mais simplement à reconnaître son illusion.

De plus, dans un tel combat, qui lutterait contre l'ego si ce n'est "moi, je" donc l'ego lui-même ?

Cela reviendrait à essayer de terrasser son ombre. Plus son tente de nier l'ego ou de le combattre agressivement, plus on renforce son agitation et sa puissance. Il s'agit d'être réaliste : nier l'ego ou refuser d'avoir des passions serait illusoire.

Il ne s'agit donc pas de s'engager dans une lutte. Au lieu de résoudre les difficultés, cela les renforcerait ? Mais de se réconcilier avec soi-même et d'accepter l'ego avec ses passions. Cette acceptation permet ensuite de travailler avec lui, et finalement, de le dépasser par la réalisation de sa nature.

Bien sûr, accepter l'ego et ses émotions ne signifie pas s'y complaire et abonder dans leur sens. La réconciliation avec soi-même, l'acceptation de l'ego, permet de travailler sur celui-ci. Il devient la matière première du travail non violent, non agressif, qu'est la méditation, celle-ci nous permettant de transformer nos attitudes passionnelles et finalement de les dissoudre.

Les cinq constituants de l'ego


Le Bouddha a enseigné la formation de l'ego à partir de ses cinq constituants, "skandha", en sanscrit. Les enseignements du Tarot nous amènent aussi à prendre conscience de ces 5 constituants...

On peut les expliquer comme cinq étapes. Avant la naissance de l'ego, au départ, l'esprit dans l'instant premier est le terrain fondamental de l'énergie pure non dualiste, sans connaisseur ni connu, ouvert et dégagé, sans centre, ni périphérie, comme l'espace.

La naissance de l'illusion est d'abord celle d'une différenciation : l'espace commence à être perçu, à exister comme quelque chose pour une observation qui le perçoit, une distinction naît. C'est le début de la scission sujet-objet, la naissance de la dualité. En fait, cette différenciation initiale peut se constituer par rapport à n'importe quel point de référence dans les domaines des différentes facultés sensorielles : visuelle, auditive, olfactive, gustative, tactile ou mentale. Cette référence première est appelée "forme". C'est le premier stade de l'ego : le skandha de la forme.

Une forme visuelle est n'importe quelle représentation du domaine visuel, par exemple, l'espace indéfini mais distinct, ou un morceau d'espace délimité, un contour, une référence visible quelle qu'elle soit.

Mais à ce niveau initial, c'est une expérience nue, dépouillée de concept et de tout jugement. C'est une vision toute simple et silencieuse. Une forme sonore serait une vibration avant que cette résonance ne soit reconnue, avant même que l'on ait pris par rapport à elle une position qualifiée, et avant qu'elle ait été nommée, identifiée, et qu'elle n'ait pris un sens particulier.

La seconde étape est ce qu'on appelle skandha de la sensation. Il s'agit d'une prise de position par rapport à l'expérience initiale de forme. Celle-ci est maintenant sentie comme positive, négative ou neutre. Il y a ainsi des sensations agréables, désagréables ou indifférentes. La sensation est simplement ce positionnement, cette première impression.

La troisième étape fait intervenir l'identification. C'est-à-dire que la forme qui a été sentie est maintenant reconnue et un nom lui est donné : il y a "nomination" ou conceptualisation. La sensation prend alors un sens. C'est le skandha de la perception.

À la quatrième étape, il y a une réaction devant cet objet identifié, devenu porteur d'un sens qui est suggère une action ou une réaction. Il s'instaure une relation avec cette forme sentie et identifiée. Cette relation est conditionnée par différentes tendances ou "facteurs mentaux" latents qui sont les éléments animant volonté et impulsions. C'est le skandha des formations mentales ou de la motivation.

Il y a ainsi une situation en laquelle une forme a été sentie, nommée, a acquis un sens, par rapport auquel prend place une réaction ou une action.

L'observateur, le témoin de la situation qui s'est ainsi mise en place, s'est développé et structuré dans les quatre premiers skandhas.

Sa fixation sur cette situation comme étant "son" expérience, finit de le solidifier. Il s'approprie complètement l'expérience, il en résulte un état de conscience pleinement constitué. L'ego est, et vit, dans le monde particulier qui s'est ainsi constitué et qui est devenu un état de conscience complètement organisé. C'est la cinquième étape, le skandha de la conscience.

Cette structuration de l'ego par la formation des cinq skandhas : forme, sensation, perception, motivation, et conscience, se répètent d'instant de conscience en instant de conscience.

Chacun de ses instants subsiste très brièvement puis disparaît, suivi par l'apparition d'un autre instant de conscience.

À la fin de chacun de ses instants, il y a une sorte de dissolution ou de mort de l'ego et de ses constituants, et au début de chacun d'eux il y a agrégation, naissance de ceux-ci. Il y a ainsi en permanence agrégation et désagrégation de l'ego ; structuration, déstructuration et restructuration.

Le phénomène se reproduit sans cesse. C'est ainsi que fonctionne l'ego. Et c'est ce processus de naissance et de mort qui constitue chaque instant de notre vie.

INITIATIVE ET MOTIVATION

"La pitié de soi et l’accusation d’autrui, c’est là les deux grands moteurs des névroses." 
(Paul Diel) 


Qu’est-ce que la motivation? C’est le moteur de l’action. Dans toutes les entreprises humaines, le facteur de réussite, c’est la motivation, qui mobilise la volonté. Mais d’après Paul Diel, il y a un os ! " L’étude de la motivation démontre l’existence d’une forme de pensée secrète, d’une pensée déformante, gouvernée par l’affectivité.

L'œuvre de Diel, considérable et d'un accès assez difficile, constitue un apport énorme. Si elle n'a pas été intégrée comme elle le mérite, c'est sans doute à cause de la résistance que Diel nous invite à voir en nous. D'après lui, nous sommes malades parce que nous avons des ego enflés.

La motivation, telle que chacun la perçoit, ne serait que la pointe de l'iceberg, la plus grande partie étant du niveau de l'inconscient. Ce que Diel appelle la "motivation obscure" : "Cette pensée déformante se traduit par l'autojustification et la survalorisation vaniteuse, le renflement de l'ego."

Il estime que la névrose "se manifeste lorsque l'autovalorisation vaniteuse" engendre "la pitié de soi et l'accusation d'autrui, alors que l'autojustification s'extériorise en plaintes ou en agressivité devant tous les incidents de la vie, leur conférant ainsi une portée traumatisante."

Toutes les démarches que l'on peut entreprendre, l'écoute, la relaxation, le yoga, etc., ce ne sont jamais que des cataplasmes posés sur des plaies béantes, et aussi longtemps qu'on ne pénètrera pas, par l'autothérapie, dans le labyrinthe des motivations obscures pour débusquer la survalorisation, l'autojustification et l'apitoiement sur soi.

Car lorsqu'on pratique l'écoute, on écoute quoi au juste? Bien souvent, on écoute tout ce que recouvre la survalorisation, l'autojustification et l'apitoiement sur soi. On écoute précisément le discours qui masque les motivations obscures.

Je n'exclus pas, pourtant, l'intérêt que présente la thérapie comme telle, à la condition que le sujet poursuive une démarche rigoureuse et que, à une étape, il voit (au moins relativement) ses motivations obscures qui commandent dans l'ombre son fonctionnement. Comme le suggère Paul Diel, "la science du psychisme devrait être fondée sur l'observation intime, seule capable de déceler les fausses motivations habituellement inavouées".

L'observation intime c'est, comme disait Gurdjieff, le "travail", le fondement de l'autothérapie - en supposant que celle-ci soit possible quand il s'agit de se libérer en particulier de l'autojustification!

C'est là, le problème. "La tendance à la fausse motivation, explique Diel, se trouve plus ou moins développée dans tout homme, à son insu, c'est bien clair. Toutes les activités humaines, toutes les interactions sociales en sont affectées jusqu'à devenir à divers degrés insensées."

S'ouvrir à l'Esprit

Nous avons distingué quatre étapes dans la transformation d'une conscience fondée sur l'ego à une conscience fondée sur le cœur.

1) Être insatisfait de ce qu'une conscience fondée sur l'ego peut offrir, aspirer à « autre chose » : Le début de la fin.

2) Prendre conscience de ses attaches à une conscience fondée sur l'ego, reconnaître et se libérer des émotions et des pensées qui les accompagnent : Le milieu de la fin.

3) Laisser mourir en soi les vieilles énergies fondées sur l'ego, se débarrasser du cocon, devenir son nouveau soi : La fin de la fin.

4) L'éveil d'une conscience fondée sur le cœur, motivée par l'amour et la liberté ; aider les autres à faire la transition.

5) Connexion avec « L’Esprit »

Nous allons maintenant parler de ce cinquième et dernier stade : s'ouvrir à l'Esprit.

Lorsque vous passez à ce stade, vous trouvez en vous un lieu de paix et de tranquillité. Fréquemment, vous prenez contact avec un silence dans votre cœur que vous savez être éternel. Tout ce dont vous faites l'expérience est relatif par rapport à cet Être illimité qui imprègne tout.

Ce lieu de paix et de silence en vous est aussi appelé Esprit.

Selon les traditions ésotériques, il y a une distinction entre l'Esprit, l'âme et le corps.

Le corps est le lieu de résidence physique de l'âme pour un temps limité.

L'âme est l'ancre psychologique, non-physique, de l'expérience. Elle véhicule les expériences de nombreuses vies. Elle se développe avec le temps et croît lentement en un gemme à multiples facettes, chacune d'elles reflétant un type d'expérience différent ainsi que la connaissance qui s'y rapporte.

L'Esprit ne change ni ne grandit avec le temps. Il est en-dehors du temps et de l'espace. L'Esprit en vous est votre part éternelle, intemporelle, qui est Une avec le Dieu qui vous a créés. C'est la conscience divine qui est le fondement de votre expression dans le temps et l'espace. Vous êtes nés d'un royaume de pure conscience et vous avez véhiculé une parcelle de cette conscience à travers toutes vos manifestations sous une forme matérielle.

L'âme participe de la dualité. Elle est affectée et transformée par ses expériences dans la dualité. L'Esprit est en-dehors de la dualité. C'est l'arrière-plan sur lequel tout se développe et évolue. C'est l'Alpha et l'Omega que l'on appelle simplement l'Être ou la Source.

Le silence, extérieur mais surtout intérieur, est la meilleure porte d'accès pour faire l'expérience de cette énergie toujours présente, qui est Vous, dans votre noyau le plus intime. Dans le silence, vous pouvez entrer en contact avec la chose la plus évidente et la plus miraculeuse qui soit : l'Esprit, La Création, la Source, l'Être.

L'âme véhicule des mémoires de nombreuses incarnations. Elle connaît et comprend bien plus de choses que votre personnalité terrestre. L'âme est connectée à des sources de connaissance extra-sensorielles, telles que les personnalités de vos vies passées, des guides et des alliés sur les plans astraux. Malgré cette communion, l'âme peut se trouver dans un état de confusion et ignorer sa vraie nature. Elle peut être traumatisée par des expériences et rester par conséquent dans les ténèbres pendant quelque temps. Elle évolue constamment et acquiert la compréhension de la dualité inhérente à la vie sur la terre.

L'Esprit est l'élément immuable dans ce développement. L'âme peut se trouver dans les ténèbres ou l'illumination. Pas l'Esprit. Il est Être, pure conscience. Il est dans les ténèbres aussi bien que dans la lumière. Il est l'Unité sous-jacente à toute dualité. Lorsque vous parvenez au quatrième stade de la transformation de l'ego au cœur, vous vous connectez à l'Esprit. Vous vous connectez à votre aspect Divin. (les mages ont surnommé ce guide intérieur "l’Étoile Internelle" plus ni moins : "l’Étoile des Mages", cette Étoile que propose de suivre la voie initiatique du Tarot – Cette Étoile représente l’"Esprit", qui est votre connexion avec l’Astral et votre connexion avec votre aspect Divin.


Vous connectez au Divin qui est en vous est comme sortir de la dualité tout en restant complètement présent et enraciné. Dans cet état, votre conscience est emplie d'une extase profonde mais tranquille : un mélange de paix et de joie.

Vous prenez conscience que vous ne dépendez de rien au-dehors de vous. Vous êtes libres. En vérité, vous êtes dans ce monde mais vous n'êtes pas de ce monde.

Vous connecter à l'Esprit qui est en vous n'est pas quelque chose qui arrive une fois pour toutes. C'est un processus lent et graduel, au cours duquel vous vous connectez, déconnectez et reconnectez... Peu à peu, votre attention passe de la dualité à l'unité. Elle se réoriente et trouve qu'en définitive, elle est plus attirée par le silence que par les pensées et les émotions. Par silence, nous entendons être complètement présent et centré, dans un état de vigilance qui ne porte pas de jugements.

Il n'existe pas de méthodes ou de moyens pour y accéder. La clé pour vous connecter à votre Esprit n'est pas de suivre une discipline (méditation, jeûne, etc.), mais de comprendre véritablement que c'est le silence qui vous ramène à la maison, et non les pensées ou les émotions.

Cette compréhension se fait lentement à mesure que vous êtes de plus en plus conscients des mécanismes de vos pensées et de vos émotions. Vous lâchez-prise de vos vieilles habitudes et vous vous ouvrez à la nouvelle réalité d'une conscience qui repose sur le cœur. Votre conscience fondée sur l'ego se retire et meurt lentement.

Voilà ce qu’exprime symboliquement la suite des arcanes 1 à 17 du Tarot, qui relate en vérité le parcours initiatique du BATELEUR suivant l’ÉTOILE des mages, se préparant à l’opération ultime de "la transmutation" relaté par les 4 derniers arcanes... 18- Purification, 19- Unification 20- Transfiguration 21- Apothéose.

LA MORT DE L’ÉGO = LA MORT INITIATIQUE...



Mourir n'est pas quelque chose que vous faites ; vous lui permettez d'arriver. Vous vous abandonnez au processus de la mort. La mort est un autre nom pour le changement, la transformation. Il en est toujours ainsi. La mort est toujours un relâchement de ce qui est ancien et une ouverture à ce qui est neuf. Dans ce processus, il n'y a pas un seul instant où vous « n'êtes pas », c'est-à-dire où vous êtes mort, selon votre définition. La mort telle que vous la définissez est une illusion. C'est seulement la peur de changer qui vous fait craindre la mort.

Vous avez peur non seulement de mourir physiquement, mais aussi de mourir émotionnellement et mentalement au cours de votre vie. Mais sans la mort, les choses deviendraient rigides et statiques. Vous deviendriez captifs de formes anciennes : un corps usé, des schémas de pensée périmés, des réactions émotionnelles restrictives. Asphyxiant, n'est-ce-pas ?

La mort libère. C'est une cascade d'eau pure qui brise pour les ouvrir de vieux portails rouillés et vous propulse dans de nouveaux territoires d'expérience.

Ne craignez pas la mort. Il n'y a pas de mort, seulement du changement.

Le passage d'une conscience fondée sur l'ego à une vie centrée sur le cœur est à de nombreux égards une expérience de mort.

Plus vous vous identifiez à l'Esprit, au Divin qui est en vous, plus vous relâchez des choses dont vous aviez l'habitude de vous soucier ou dans lesquelles vous mettiez beaucoup d'énergie. Vous prenez conscience à des niveaux de plus en plus profonds qu'en vérité, il n'y a rien à faire, excepté être.

Lorsque vous vous identifiez à votre êtreté, au lieu des pensées fugaces et des émotions qui vous traversent, votre vie en est immédiatement affectée. L'Esprit n'est pas quelque chose d'abstrait. C'est une réalité que vous pouvez véritablement faire passer dans votre vie.

Être en contact avec cette source qui est la plus pure qui soit, finira par tout changer dans votre vie. La Source (ou l'Esprit) est par nature créateur Le Créateur, mais selon des voies qui vous sont quasi-incompréhensibles.

L'Esprit est silencieux, éternel et cependant créateur. La réalité du divin ne peut être vraiment saisie par le mental. Elle ne peut qu'être ressentie. Si vous lui permettez d'entrer dans votre vie et que vous la reconnaissez dans les murmures de votre cœur, lentement, tout va trouver sa place.

Quand vous êtes accordé à la réalité de l'Esprit, l'attention silencieuse qui se trouve derrière toutes vos expériences, vous cessez de forcer ou d'imposer votre volonté sur la réalité. Vous permettez aux choses de retomber dans leur état d'être naturel. Vous devenez votre Soi réel, naturel.

Tout cela se passe de manière harmonieuse et pertinente. Vous faites l'expérience que les choses s'arrangent d'une façon qui a son rythme naturel, son cours naturel. Tout ce que vous avez à faire, c'est rester accordé à ce rythme divin et lâcher-prise des peurs et des malentendus qui vous font vouloir intervenir.

Aider les autres selon l'Esprit

Une fois que vous avez fait cette transition de l'ego au cœur, vous êtes plus ou moins en contact permanent avec le courant divin de l'être en vous. Dans cet état d'être, il n'y a pas de besoin ou de désir d'aider les autres, mais cela vous vient naturellement. Vous attirez cela à vous, mais ce n'est pas votre volonté qui agit.

Énergétiquement, vous émettez maintenant certaines vibrations, et c'est leur présence dans votre champ énergétique qui attire les gens vers vous. Ce n'est pas quelque chose que vous faites mais quelque chose que vous êtes. Il y a une vibration disponible dans votre énergie qui peut les aider à entrer en contact avec leur soi divin.

Vous pouvez être pour eux un miroir dans lequel leurs difficultés se résolvent et se transforment en énergie de solution. Ils peuvent percevoir l'énergie de la solution qui repose toujours sur le contact avec le soi divin dans votre être.

Vous avez la capacité de leur enseigner quelque chose, et cet enseignement prend place en étant vous-même. Ce n'est pas en transmettant une connaissance ou en utilisant certaines méthodes, que vous enseignez et guérissez. C'est en vous permettant d'être simplement ce que vous êtes, et en vous exprimant de la façon la plus joyeuse que votre présence devient véritablement salutaire.

C'est en partageant ce que vous êtes avec les autres que vous rendez disponible un espace de guérison pour eux, où ils ont le choix d'entrer ou non. C'est eux qui choisissent.

En tant que guérisseur ou thérapeute, vous avez réellement une seule chose à faire : rester en contact avec votre divinité intérieure, avec cette attention silencieuse qu'est l'Esprit. C'est réellement cette communion qui émeut les gens et les élève à un état de conscience plus libre, s'ils le choisissent. S'ils le font, cela se fera à leur rythme.

Il y a une tonalité très neutre dans cette façon d'être là pour les autres. Cela représente un degré de détachement où vous relâchez votre désir personnel de changer ou de « soigner » les autres. Un tel désir, manifesté par tous les artisans de Lumière à un certain stade, ne provient pas d'une compréhension véritable du chemin intérieur que les gens veulent emprunter pour trouver leur vérité.

La plupart des gens ont besoin d'aller au fond de certaines difficultés avant d'être vraiment prêts à les lâcher. Quand ils agissent ainsi, ils « possèdent » vraiment la solution à leur difficulté et ils en tirent une grande satisfaction.

Peut-être reconnaissez-vous cela dans votre vie et les difficultés dans lesquelles vous vous débattez. S'il vous plaît, soyez conscients de cela et ne vous battez pas pour empêcher les gens de toucher le fond. S'ils sont déterminés à y aller, ils iront en dépit de tout ce que vous ferez ou direz.

C'est mieux de ne pas vous impliquer émotionnellement avec les gens que vous aidez. Une implication émotionnelle entraîne la volonté personnelle de soigner ou de transformer les autres. Ce désir personnel n'aide pas les autres. Il peut même entraver leur processus de guérison.

Lorsque vous voulez que les gens changent, vous n'êtes plus dans un espace d'amour et de permission. Ils le ressentent. Il se peut que vous ayez l'impression de les observer et de lire en eux, mais ils voient aussi clair en vous !

Dans ce quatrième stade de la transition entre l'ego et le cœur, il est question de transcender le plan de l'âme et de s'élever à celui de l'Esprit.

Nous ne voulons pas dire par là que l'âme est « inférieure » à l'Esprit, bien sûr. En fait, vous êtes plus grands et plus englobant que votre âme. L'âme est un véhicule pour l'expérience.


Comme je le disais précédemment, LE BATELEUR est un apprenti alchimiste duquel il sera lui-même l’athanor et la source des substances. L’alchimiste accompli devient un mage alors qu’il parvient à s’identifier à l’Esprit.

En vous identifiant à l'Esprit en vous, à votre soi divin, tout ce que vous avez vécu dans toutes vos vies prend sa place. Vous vous élevez au-dessus des expériences en ne vous identifiant à aucune d'entre elles. Et cela a un effet de guérison sur l'âme.

La Voie de la transmutation prescrite par le Tarot est donc un cheminement initiatique vers la guérison du corps, de l’âme et de l’esprit, ainsi qu’une élévation de soi à un autre niveau... Disons, "à un autre niveau de conscience", qui permet à tout être d’atteindre les plus hauts sommets, voir les confins de l’astral.